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23/05/2024
Colour in sound
NEWMAN
 
Cela fait maintenant plusieurs années que je suis, avec grand intérêt, le cheminement musical de Steve NEWMAN. L'anglais poursuit parallèlement deux carrières, avec un certain talent, l'une à la tête de COMPASS, son groupe de métal progressif, pour lequel je vous renvoie vers ma chronique du dernier album, Theory Of Tides (cliquez ici) et l'autre, en son nom propre. Le londonien fait preuve d'une grande régularité, en produisant un album tous les deux à trois ans, et ce depuis 1997 ! Je trouve que cet artiste n'a vraiment pas la reconnaissance qu'il mérite, chaque album étant une petite perle de Hard mélodique mâtiné d'AOR ou le contraire ! Ce 15ème album, qui fait suite à The Monster's Playground sorti en 2022 et chroniqué par votre serviteur ici-même (cliquez ici), ne déroge pas à la règle. Je rappelle que Steve NEWMAN est auteur, compositeur, qu'il chante et qu'il tient la guitare. L'intéressé sait se servir de toutes les couleurs de l'AOR, en n'ayant pas peur d'y insuffler une part de "synthwave", mais bien digérée, je vous rassure ! Avec NEWMAN, vous ne trouverez jamais de titre faible. La composition du groupe ne m'a malheureusement pas été communiquée, mais comme NEWMAN est un multi-instrumentiste de haut niveau, il est fort probable qu'il se soit chargé, comme souvent, de tous les instruments, à l'exception de la batterie, et je n'en suis même pas sûr, qui est habituellement tenue par Rob MC EWEN. Enfin, j'ai trouvé que les morceaux étaient relativement courts, et pourtant ils affichent tous une durée comprise entre 4 et 5 minutes. Tout cela pour vous dire que j'en aurais bien repris une pincée ! Je finis ce long préambule en mettant le focus sur la prise de son, superbe, comme toujours avec lui.

L'album débute avec Godspeed, qui est également sorti en single. Tout de suite les synthés envahissent l'espace mais cela reste du Hard mélodique. Le refrain s'impose en force, mais que serait un album d'AOR sans des refrains qui accrochent l'oreille ? Le deuxième morceau, In Euphoria, est un exemple parfait du style NEWMAN. Il y a cette élégance dans la mélodie et cette voix grave si attachante. C'est de l'AOR de premier ordre, je vous dis. Le morceau se termine sur des notes de synthé, mais c'est devenu la marque de fabrique de NEWMAN, dorénavant. Toujours un début aux claviers sur Wake Of The Wanderlust. C'est du rock mélodique sur un tempo assez rapide. NEWMAN maîtrise à merveille ce genre de morceau, très typé HAREM SCAREM ou bien encore FM, je trouve. Le solo de claviers est très rafraîchissant. Et ça continue avec Afterglow, assez hymnique, qui me fait voyager sur les terres d'un AOR légèrement planant. Colour In Soud, qui porte bien son nom, je trouve, est un morceau construit sur une base de synthés. Le son est juste parfait, faisant ressortir, cette voix, qui, sans être exceptionnelle, est immédiatement reconnaissable. Il ne faut jamais oublier que Steve NEWMAN est un excellent guitariste et il en apporte la preuve en exécutant un joli solo.

Cascaded est dans la pure lignée des morceaux de Hard mélodique qu'il a l'habitude de nous servir. Cet homme est capable de me sortir à chaque fois de superbes lignes vocales, c'est un vrai plaisir ! J'ai droit à un petit festival de guitare, encore une fois. Il y a ce même enthousiasme que je pouvais rencontrer chez GIANT, je trouve. Steve NEWMAN aime beaucoup jouer avec les synthés et Games débute sur cette base électronique. Mais bien vite, c'est la puissance de son chant qui reprend le dessus, avec un refrain on ne peut plus "catchy", adossé à de superbes choeurs. Pour couronner le tout, il nous envoie un solo bien nerveux du meilleur goût. Can't Stop Falling contient un magnifique refrain, complètement porté par une guitare rythmique puissante. Encore une fois je peux comparer cet AOR à celui produit par le FM de Steve OVERLAND. C'est la même filiation, pour moi. Piano/voix sur Who Holds You qui permet d'apprécier le superbe grain de voix de l'anglais. Mon regard se tourne vers Richard MARX sur ce titre. Rythmique bien solide sur War Against The Mind avec un mid-tempo énergique. Le solo est une petite offrande. Je trouve que ce morceau vient jouer sur les terres des scandinaves, comme W.E.T. au hasard. Line Of Fire débute sur un traitement électronique, mais tout de suite, c'est la basse/batterie qui prend les choses en mains pour nous asséner un titre bien punchy. Steve NEWMAN pousse un peu sa voix, et ça lui va comme un gant. Quand le refrain arrive, je me retrouve chez TOTO, pour mon plus grand plaisir. Allez, je m'arrête là dans l'exploration de cet album. De toute façon j'en ai pratiquement fait le tour !

Il faudra bien qu'un jour, le talent de cet artiste soit (plus) reconnu. Il s'est forgé au fil des années, un style reconnaissable instantanément. Sa carrière est jalonnée d'albums remarquables et de grande qualité. Oui, Steve NEWMAN est un mélodiste de premier plan, et je m'étonne qu'il reste relativement confidentiel, même si je conçois que le genre est particulièrement encombré, si vous suivez mon regard tourné vers le nord de l'Europe... Quand on aime l'AOR, le rock mélodique, ce musicien est, à mon avis, incontournable. Vivement le prochain !

L'album sort le 24 mai.

Godspeed : cliquez ici
JMM213
Date de publication : jeudi 23 mai 2024