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24/05/2024
New babylon
KAYLETH
 
Je suis la discographie de ce combo italien depuis le premier album, Space Muffin (2015). Toujours marqués par une imagerie de Science Fiction, Colossus (2018) et 2020 Back To Earth (2020, cliquez ici) achevèrent d’imposer un Stoner Metal trapu et compact, mâtiné de sonorités Space Rock. Style que l’on retrouve logiquement sur New Babylon : aucune raison de changer une formule qui, pour n’être pas très originale, s’est toujours avérée d’un rendu efficace, puissant et percutant.

KAYLETH reproduit à l’identique les qualités rappelées ci-dessus, avec encore et toujours des rythmiques épaisses et compactes, des riffs de guitare tranchants, un chant simple et rauque (quoique dûment expressif et modulé juste ce qu’il faut). On note toutefois un soin particulier apporté aux accroches rythmiques et mélodiques, rendant chacune des compositions attachante, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Par ailleurs, on notera que le groupe ne renonce pas non plus à ces arrangements électroniques qui ne manquent pas d’installer une ambiance SF de pacotille.

Moins anecdotiques, les écarts du groupe en dehors des formats concis et strictement carrés s’avèrent être de franches réussites. Ainsi, du haut de ses presque sept minutes, Giants March impose une magistrale atmosphère de Doom cosmique.

En dépit d’une batterie on ne peut plus monolithique, sous-tendue par des lignes de basse particulièrement métalliques et par des riffs tranchants, Weak Heart manie l’art du clair-obscur avec une efficacité particulière. Ainsi, cette pâte instrumentale lourde et impérieuse se trouve rehaussée par des arrangements de synthétiseurs (certes très datés 80’s), par un solo de guitare très décomposé dans ses notes, par ses moments aux mélodies plus aérées. Même si les vocaux se font la plupart du temps intenses et au taquet, on ne peut ignorer le discret travail d’harmonies vocales.
De même, avec son introduction à la guitare paisible et psychédélique, Cyber Slaves débute prudemment et lentement, avec ces arrangements électroniques vicieux, le tout évoquant quelque peu un MONSTER MAGNET lesté de plomb.

Digne continuateur de KYUSS, FU MANCHU, LOWRIDER et tant d’autres, KAYLETH ne renonce pas à un traitement assez nettement plus Metal de ses rythmiques, combinant habilement les avantages de deux univers (trois avec le Space Rock). Pas de révélation donc, ni de dépassement ou de réinvention, mais une franche confirmation d’un talent authentique pour le Stoner dans son versant combinant impact métallique et légères digressions lysergiques. Voilà qui se respecte…

Vidéo en animation SF post apocalyptique de The Night : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 24 mai 2024