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22/05/2024
Visions
MOOCH
 
Formé à Montréal en 2014, le trio québécois MOOCH livre son troisième album, Visions. Si, comme moi, vous n’aviez pas découvert ce combo au préalable, sachez qu’il appartient cœurs et âme aux cohortes s’adonnant au Heavy Rock totalement inspiré par la décennie 1965-1975. C’est bien simple, en ouverture d’album, le morceau Hangtime ressemble à s’y méprendre à la collision inspirée et fructueuse entre THE DOORS (pour le chant et pour le break planant à 2’30) et le jeune LED ZEPPELIN (pour la zone instrumentale) : soit un Blues épais, transcendé par une puissante énergie Rock, avec riffs de guitare grésillants, section rythmique cogneuse mais groovy. Belle entrée en matière…

Par la suite, le groupe déploie toute une panoplie de Blues Rock, lardé de Heavy Rock et de psychédélisme, avec une gestion pertinente des contrastes, les plages intimistes et mélodiques alternant avec des passages nettement plus orageux. Parfois, c’est le versant acoustique qui l’emporte, comme sur les superbes et sensibles Vision et Intention, magnifié par les harmonies vocales des trois comparses, tous chanteurs, avec un résultat qui honore la mémoire des grandes œuvres de CROSBY, STILLS & NASH. Même délicatesse sur l’instrumental de clôture, Reflections.
Entre guitare acoustique, slide lancinante et pics orageux, You Wouldn’t Know combine parfaitement tous les versants du style de MOOCH (avec un résultat que ne dépareillerait pas chez ALICE IN CHAINS).

Certes, par moments, les influences se veulent explicites. En premier lieu celle de THE DOORS sur le logiquement nommé New Door, qui débute en mode Stoner charbonneux mid-tempo, pour laisser la place à une longue séquence atmosphérique, dominée par un chant grave et hypnotique à la Jim MORRISON, avant qu’un long solo de guitare ne se déploie magistralement, dûment soutenu par le groove souple et puissant de la section rythmique (il y a du SANTANA là-dedans). Avec un chant plus rauque, le final se fait plus rugueux.

A l’arrivée, Visions se révèle à la hauteur de ses inspirations et, riche qu’il est de plans rythmiques et mélodiques accrocheurs, pourrait facilement attirer l’attention des nostalgiques du Blues Rock, du Rock psychédélique et du Heavy Rock d’antan ; logiquement, les zélateurs de Stoner Rock ne manqueront pas d’affluer également, les fans de Grunge pouvant se laisser séduire par la cohabitation de rythmiques charbonneuses, de chant profond et d’harmonies vocales. De la belle ouvrage !

Vidéo de You Wouldn’t Know (version courte) : cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 22 mai 2024