SCALD - Ancient doom metal
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
7titre(s) - 50minute(s)
Site(s) Internet :
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Label(s) :
High Roller Records
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  (17/20)
Date de publication : 09/09/2024
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Viking doom épique : la continuation d'un culte
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De 1993 à 1997, le groupe russe a incarné une certaine idée du Doom Metal épique, avec à la clé un album culte, Will Of Gods Is A Great Power (1997). Malheureusement, l’année-même de la parution, le chanteur Agyl décédait dans un accident ferroviaire, entraînant la dissolution de la formation. Cependant, d’éditions CD en rééditions sur divers supports, la notoriété du groupe ne cessa jamais d’enfler, toujours ravivée par de nouveaux adeptes. Aussi, on ne fut qu’à moitié surpris d’apprendre que les survivants décidèrent de reformer SCALD en 2019 pour un concert au festival Hammer Of Doom. L’appétit venant en riffant, les revenants s’adjoignirent les services du Chilien Felipe Plaza KUTZBACH (CARPILLA ARDIENTE, DESTRÖYER 666, PROCESSION, guitariste chez NIFELHEIM…) au micro pour enregistrer le single There Flies Our Wail ! Inévitablement, le quintette nouvelle formule décida de donner un successeur au vénéré Will Of Gods Is A Great Power.
Même si l’on part du principe que les artistes sont souverains, qu’on permette aux fans d’exprimer au minimum leur appréhension, voire leur franche hostilité quant à l’idée de tenter de revivifier ce qui fut la magie d’une époque – quoiqu’imparfaite, moyens underground obligent ! Il n’empêche que les musiciens de SCALD furent autant les créateurs de ce Doom fascinant que leur défunt chanteur Agyl, ce qui leur octroie de facto une caution artistique qu’on ne saurait leur dénier à la légère. Partant de ce principe, la meilleure des approches consiste certainement à juger des qualités intrinsèques d’Ancient Doom Metal, quitte à établir une mise en perspective légitime et proportionnée par rapport à son glorieux prédécesseur.
Selon cette approche raisonnable, on peut d’ores et déjà affirmer que SCALD version 2024 ne galvaude aucunement son plein et entier engagement en faveur d’un Doom Metal épique, mâtiné de BATHORY de la période Viking Metal. Rien qu’au niveau des durées, le groupe aligne sans coup férir sept compositions, dont les deux plus courtes dépassent les six minutes, trois autres franchissant les sept minutes, ALU (My Protection) toisant l’ensemble du haut de ses 9’36. Ces durées conséquentes permettent avant tout à SCALD de développer à l’envie son dispositif rythmique, à base de tempos lents, lourdement ponctués, d’où l’analogie avec le BATHORY d’Hammerheart. Loin de se contenter de schémas massifs et répétitifs, le groupe s’y entend pour installer des progressions dramatiques, d’autant plus majestueuses qu’elles sont lentes.
D’autres paramètres amplifient le rendu épique : les chœurs et harmonies vocales, les arrangements de claviers, les passages aux ambiances sombres ou, au contraire, aux mélodies acoustiques limpides, les solos de guitares aux splendides schémas mélodiques, parfaits contrepoints aux riffs lourds, tendus et sévères.
Reste évidemment à évaluer la prestation essentielle du nouveau vocaliste. A vrai dire, Felipe Plaza KUTZBACH atteint pas mal d’objectifs, parfaitement raccords avec ce Doom Metal massif, en mode Viking, néanmoins épique et mélodique. Son timbre clair, quoiqu’un peu voilé, se fait fort de produire des lignes vocales très articulées et modulées. Partant d’un registre médium ultra-majoritaire, le bonhomme oscille souvent entre des incursions plus graves et des tentatives plus hautes. Je dis bien tentatives car c’est sûrement là que le bât blesse. Bien qu’exprimant amplement une dramaturgie palpable, le chant de KUTZBACH produit des approximations, parfois à la limite de la sortie de rail. Les fans les plus farouches des pratiques underground valideront ces faussetés comme autant de gages d’authenticité, analogues aux prestations rugueuses mais tellement sincères du défunt Quorthon de BATHORY. Certes, mais le Doom Metal proposé par SCALD emprunte trop au Heavy Metal (solos, chœurs, claviers) pour se contenter de lignes de chant jouant à la fois les aventures torturées à la Robert LOWE (SOLITUDE AETURNUS) et les poussées primales à la Quorthon, sans jamais départager les deux registres, au risque de l’approximation et du décalage entre un chant, certes totalement investi mais imparfait, et une instrumentation qui assume ses aspects frustes autant que ses rutilances.
En somme, Ancient Doom Metal ne constitue aucunement une hérésie au regard de Will Of Gods Is A Great Power. Il ne peut pas en posséder la fraîcheur presque naïve, si touchante à l’époque, mais il apporte une maîtrise accrue au niveau des guitares solo et des arrangements, tant instrumentaux que vocaux. On se situe aux antipodes d’une entreprise opportuniste, entreprise par des profiteurs de nostalgie. On bénéficie du savoir-faire d’authentiques passionnés en matière de Doom épique, lourdement lesté d’un patrimoine Viking Metal. Longue vie à SCALD !
Vidéos de Ancient Doom Metal cliquez ici et de ALU (My Protection) cliquez ici
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