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La poésie du rock née de l’étrange
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L’ouverture de La Sybille Sur Le Sable de BYSSHE est jouée par une shruti box, ok ?! Le nom est bizarre, le titre est bizarre, la pochette est bizarre, les instruments sont bizarres, la musique est bizarre… BYSSHE (prononcer Bich’) est bizarre, mais qu’est-ce que c’est bien ! N’ayez crainte, je vais tout vous expliquer et vous allez adorer.
BYSSHE est né dans une forêt du Jura il y a un peu plus de neuf ans et m’a très vite marqué par son évident aspect poétique, ainsi que l’origine de son nom pouvait le laisser supposer. En effet, Bysshe n’est autre que le second prénom de l’influent et sulfureux poète britannique Percy Bysshe SHELLEY (1792 - 1822) à la vie romantique, aux idées révolutionnaires et anticonformistes, dont – pour l’anecdote - la dernière épouse Mary SHELLEY a écrit Frankenstein.
Comme je le disais en intro, le premier morceau de l’album, titre éponyme, s’ouvre par le bourdon joliment texturé d’une shruti box (instrument à soufflet indien), puis une guitare égraine quelques notes claires, des percussions légères entrent en jeu, le chant tranquille et très mélodique de Quentin résonne, bientôt doublé par la voix féminine d’Elodie. Le morceau me berce agréablement de son groove façon folk psychédélique pendant quelques minutes. Cependant, sur une durée totale de presque quatorze minutes, vous pensez bien que le quatuor ne va pas en rester là. Il y a un passage où la musique se réduit aux bourdons et durant lequel Elo bascule dans un trip shamanique à hérisser le poil, puis à l’inverse une reprise pêchue avec une guitare chargée en fuzz et plein d’autres nuances et variations excellemment bien trouvées qui se succèdent l’une l’autre. Ce titre est juste bluffant ! Il me rappelle le magnifique album Find The Others par les ukrainiens de SHIVA THE DESTRUCTOR (chez moi, c’est une référence au top).
Le morceau suivant, The Queen Of Cups, démarre comme un titre de desert rock assez puissant avant de se métamorphoser en slow tempo groovy qui me balade calmement. L’impression est très spéciale de me laisser porter par ce rythme lent et serein alors que je sens bien gronder en-dessous des forces qui parfois émergent discrètement.
La troisième plage, très seventies, est un stoner rock plus assumé, flirtant avec le proto-metal. Spellbind Me par sa franchise et son accessibilité directe a été choisi comme single, j’aurais fait de même, d’autant que la jam instrumentale de clôture est superbe.
Avec New York City, nous revenons à une ballade psychédélique qui n’est pas sans rappeler, par sa mélodie nonchalante, les débuts de PINK FLOYD. S’ensuit Psychonaut, un acid rock à la rythmique soutenue qui comporte, comme chaque titre de La Sybille Sur Le Sable, son lot de surprises. Tout ceci est vraiment très bon !
Me voici déjà arrivé au dernier morceau, Break Free. Intro à la flûte, chant en duo, ce petit épilogue très flower power ne manque pas de charme et me laissera avec le sourire aux lèvres. Personnellement, je trouve le final un peu en demi-teinte au vu du potentiel déployé sur les titres précédents et j’aurais préféré rester sur une conclusion moins légère mais c’est juste une histoire de goût.
La Sybille Sur Le Sable est un album à la fois sensible et envoûtant. Dans la forme, outre la qualité de la production, j’admire la facilité chez BYSSHE de naviguer sur un vaste continuum compris entre folk et stoner sans jamais paraître hors sujet. L’album m’a entièrement convaincu et je pense qu’il peut toucher un large public amateur de folk rock, d’acid rock, de desert rock, ou de rock ou prog psychédélique. Très vive recommandation de ma part, donc.
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À propos de Camille « l’Enfant de la Forêt» RASSENEUR qui a réalisé l’étrange pochette de l’album :
Un caillou, une noix, une feuille de fougère, un morceau d’écorce, une branche brisée, chacun de ses travaux semble relier profondément cette jeune artiste à la nature dont elle sait extraire un détail pour nous le montrer comme s’il s’agissait d’un univers à lui tout seul. Ne serait-ce pas ce secret qui se cache derrière la forme minérale affichée devant la lune : lui conférer la valeur d’un monde ? À moins qu’il ne s’agisse d’un grain de sable infiniment grossi jusqu’à ce qu’il prenne la taille d’une année de vie de la sybille de Cumes… Libre à vous de voir ce qu’il vous plait car telle est la vraie richesse de cette illustration.
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BYSSHE est composé de :
- Quentin AYMONIER, guitare et chant ;
- Théo AYMONIER, basse et chœurs ;
- Elodie MARADAN, claviers et chant ;
- Fernand BULLE-PIOUROT, batterie.
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Discographie :
- 2018 : Clouds - (LP) ;
- 2020 : Forever In The Eye Of Change - (LP) ;
- 2024 : La Sybille Sur Le Sable - (LP).
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Extrait de La Sybille Sur Le Sable :
- Spellbinb Me : Cliquez ici !
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