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Chronique
GRAND MAGUS - Sunraven

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2024
Provenance du disque : Acheté
9titre(s) - 35minute(s)

Site(s) Internet : 
GRAND MAGUS FACEBOOK
GRAND MAGUS INSTAGRAM

Label(s) :
Nuclear Blast
 (19/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 27/10/2024
Heavy absolu
Le dernier album datant de 2019 (l’excellent Wolf God), on avait fini par renoncer à un nouvel album du trio suédois GRAND MAGUS. En tout cas ne l’attendions-nous pas ce nouveau disque, craignant les effets néfastes et conjoints des rebonds multiples du Covid-19 et d’un manque de succès conséquent au fil des ans. Or, voilà que GRAND MAGUS délivre enfin son dixième album studio, fort judicieusement baptisé Sunraven (toujours cet ancrage conceptuel et visuel avec l’univers culturel scandinave !). Après une légitime période de flottement, le chanteur et guitariste JB ressurgit en totale majesté, flanqué de ses acolytes méritants, à savoir le batteur puissant mais mobile Ludwig WITT (SPIRITUAL BEGGARS, FIREBIRD, SHINING, DREAD OGRE…) et le bassiste au jeu sévère, quoique prolifique, Fox Skinner.

A partir du 4ème album, SPIRITUAL BEGGARS entama sa mue, tout en conversant un grain grumeleux, notamment via le chant profond de JB. Restent en témoignages lumineux de ce tournant les albums On Fire (2002) et Demons (2005). Entretemps, JB ne sera pas testé inactif, via GRAND MAGUS. Après un superbe premier album sans titre en 2001, modèle d’une épaisse fusion Doom et Stoner, le groupe n’eut de cesse de clarifier son propos, via des albums toujours plus musculeux et détourés : Monument (2003), Wolf’s Return (2005), enfin la doublette magique Iron Will (2008) et Hammer Of The North (2010). S’ensuivirent une décennie porteuse de quatre albums solides, la signature de GRAND MAGUS s’affirmant, tout autant qu’elle se banalisait.

Tout l’enjeu de ce dixième album consiste à crédibiliser GRAND MAGUS comme un groupe de Heavy Metal traditionnel, ancré dans les années 80, tout en le fortifiant alors que le premier quart du siècle suivant s’achève. A ma grande surprise, le trio emporte pleinement l’adhésion, avec une recette dépouillée, mais pas misérabiliste, plus que jamais résolument Heavy Metal. Tentons de cerner la recette de cette réussite, qui suscite l’enthousiasme via une combinaison de simplicité et de quête ,d’une transscendance avérée.

Quand bien même elle ne relève pas exclusivement de sa mainmise – nous reviendrons sur l’importance fondamentale de ses deux condisciples -, l’orientation de cet album correspond totalement aux vœux initiaux de JB, à savoir rendre hommage à l’essence-même du Heavy Metal, non pas en le copiant, non pas en le singeant dans ses atours passés, mais bien en le pratiquant pleinement et sincèrement au fil des décennies. Les plus cyniques pourront toujours moquer la panoplie de clichés extra-musicaux : mythologie nordique dans les visuels et les paroles, musiciens mâles posant dans une forêt scandinave, torses nus, avec bracelets et ceintures à clous, lunettes de soleil et postures viriles. Bref, quiconque souhaiterait vilipender le conservatisme masculin consubstantiel au Heavy Metal trouvera à se repaître chez GRAND MAGUS. En l’absence de tout relent nauséabond – s’agissant de mythologie nordique ET de Heavy Metal masculin de chez masculin, il vaut mieux être circonspect ! - l’appréciation de cet album s’avère facilitée par le fait que le groupe colle à son propos, si fantasmatique soit-il, en l’occurrence une adaptation du poème anglo-saxon Beowulf.

Fortement inspiré par son sujet, le trio a livré neuf compositions aux formats ramassés (entre plus trois et moins de six minutes). Les critères d’évaluations fondamentaux seront donc ceux de l’efficacité, de l’expressivité et de l’impact rythmico-mélodique. Globalement, on peut affirmer que les neuf compositions cochent les cases ! Louons en premier lieu la pertinence de la mise en son, tournée vers un rendu clair mais ostensiblement granuleux et vibrant. Choix amplement confirmé par un mixage tout à la fois limpide quant à l’exposition des différents plans et puissamment impactant concernant les accroches rythmiques et mélodiques.

Qu’on me permette de souligner la qualité de la prestation vocale de JB. Porté par un timbre entre grave et médium, un brin voilé, notre homme a appris à baliser son registre dans le cadre de GRAND MAGUS. Sûrement le bonhomme a-t-il très profondément intériorisé les prismes émotionnels, quoique foncièrement efficaces, d’un Ronnie James DIO. Aussi sûrement, il a intériorisé la nécessité que chaque impulsion vocale s’avère dynamique, porteuse de sens, conformément à l’exemple d’Eric ADAMS de MANOWAR (songeons plutôt au début de carrière du groupe, merci). Si on peut donner acte à JB de sa maîtrise vocale en matière de Heavy Metal (il faut l’avoir entendu et vu sur scène sur le point de se péter une veine, sans rien lâcher sur la ligne vocale en cours, pour bien piger le talent de ce type !), il est impossible de taire les évocations qu’inspirent son timbre profond, son registre pas si immense que cela, mais si impeccablement maîtrisé au profit d’un Heavy Metal qui se veut simple, direct, quoique fondamentalement animé par un souffle épique. Je ne sais pas si le principal intéressé serait d’accord, mais, en ce qui me concerne, je discerne un substrat Soul et Blues qui apporte un supplément d’âme à la rudesse du Metal. Assez facilement, on peut affirmer que JB a capté le meilleur du registre de David COVERDALE (avant 1987). Plus profondément, ce gaillard suédois, qui se projette comme un viking au service du Heavy Metal pourrait chanter dans des registres de Blues du Delta ou de Soul profonde. Bref, le chant de ce gaillard est fondamental, plus diversement évocateur que ne le permet la simple étiquette Metal traditionnel. Il fallait qu’un hommage soit rendu in vivo à ce soutier du micro, que l’on fantasmerait volontiers dans un registre Soul-Blues, voire dans de l’Americana (voire ci-dessous). Vous doutez ? Ecoutez l’introduction dépouillée de The Black Lake, ainsi que son développement rampant, et vous saisirez peut-être le lien entre Blues fondamental et Heavy Doom.

Histoire de renforcer le dossier, il me paraît impossible de contourner l’ouvrage du guitariste JB, tour à tour carré et âpre, puis foncièrement mélodique. Tenu par le format qu’il a lui-même décidé, il se doit d’envoyer du riff gras, plus que souvent servi en rafale tendue. Pour ses solos, notre viking privilégie le modèle Heavy Metal européen typique des années 1977-1987, c’est-à-dire incisif, parfois technique, surtout toujours mélodique, avec à la clé un ressenti bluesy savoureux.

Sur le plan instrumental, le trio semble plus que jamais avoir atteint une osmose. Le jeu de basse de Fox, sec, solide, tendu et très agile confère épaisseur et dynamisme aux riffs simples et fondamentaux de JB (entre JUDAS PRIEST et SAXON), Ludwig se chargeant d’animer le tout, alternant solide prestation binaire et développements plus généreux.

L’efficacité éprouvée et retrouvée du trio se met au service de compositions réduites à l’os (entendre sans arrangements envahissants), compactes (entre plus de trois et moins de six minutes, pour un total digne des vinyles d’antan), systématiquement pourvues d’accroches rythmiques et/ou mélodiques, vocales et/ou instrumentales. Ainsi obtient-on un album bref, accrocheur, addictif et vivifiant. Loué soit SAINT MAGUS !

Vidéo de Sunraven : cliquez ici et de l’album cliquez ici
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Pumpkin-T Le dimanche 27 octobre 2024

Ville : MARSEILLE
Alors là, une place s'ouvre dans ma collection de disques pour accueillir cet alléchant opus! (PS - Ce "songeons plutôt au début de carrière du groupe, merci" m'a fait hurler de rire.)
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