Ce groupe et cet album sont tout simplement renversants ! Se revendiquant ouvertement d’une philosophie sataniste et arborant un look scénique très sanguinolent, les Bataves de DEVIL’S BLOOD n’ont musicalement pourtant aucun rapport avec le black metal. Pas plus que l’artwork de Time of No Time Evermore, très typé stoner et psyché, ne doit vous induire en erreur. Nous avons affaire à une synthèse absolument parfaite d’éléments hard rock et heavy metal relevant des années 80, voire 70. Pas de riffs ultra-graisseux, mais des guitares qui envoient des rythmiques sèches, alternent avec des passages acoustiques ou en son clair, avec à la clef des soli limpides, très bien construits et mélodiques avant tout. Pas de voix haineuse mais une chanteuse qui évolue entre deux registres, l’un medium assez chaud, l’autre haut perché à la KING DIAMOND), ses lignes de chant s’avérant systématiquement très construites, très lisibles et évidentes. Les compositions, parfois courtes, parfois nettement plus longues (Anti Cosmik Magick culmine à plus de onze minutes), recèlent toutes des structures et des mélodies qui les rendent forcément mémorisables et irrémédiablement attirantes. Surtout, l’ambiance générale s’avère assez oppressante, voire lyrique, sans que le groupe n’ait recours à trop de bruitages ou aux ambiances lourdes du doom. Le morceau Christ or Cocaine (ce titre !) illustre à merveille la formule : il est bâti autour d’un petit riff sec et simple à la Princess of the Dawn d’ACCEPT, posé sur une rythmique binaire et hypnotique au possible ; la chanteuse entremêle constamment ses deux registres. Les ingrédients sont très simples mais le groupe parvient à instaurer un climat presque sinistre. Comment faire glauque quand on use d’éléments si lumineux ? C’est toute la magie de DEVIL’S BLOOD, c’est tout son génie. Achat indispensable pour tous les vrais amoureux de hard et de heavy car il s’agit tout simplement d’un des meilleurs albums de 2009.

Alain
Date de publication : mardi 15 décembre 2009