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09/03/2010
Darkest hours
KHAELYS
 
C’est de Strasbourg que nous vient KHAELYS, jeune groupe de métal symphonique, officiant depuis 2008 et dont le premier bébé Darkest Hours vient de voir le jour en septembre 2009. Voici pour le faire-part, partons à la rencontre du poupon…

Au premier abord, je ne vous cache pas être partie avec un certain a priori négatif devant ce groupe exhibant sa jolie chanteuse Kenza sur tout ce qui se rapporte au groupe, que ce soit la pochette de l’album, les flyers promotionnels, la bannière du MySpace ou celle du website sur lequel l’internaute est constamment redirigé au moindre clic, un peu comme avaient choisi de faire (ou font toujours !) certains groupes comme EPICA ou EVANESCENCE, qui sont également mentionnés dans les influences de KHAELYS.

Quelques efforts plus tard, j’enfouis ce détail dans un coté de mon esprit et me laisse complètement aller sur les riffs puissants, énergiques et entrainants des morceaux de KHAELYS, assurées avec brio par les guitaristes Damien FIENG et Julien CELERIER (depuis remplacé par Guillaume PANI), et le combo ultra efficace basse/batterie effectué respectivement par Stéphane CÔME et Lucie DUVAL (non non vous ne vous êtes pas trompés, c’est bel et bien la demoiselle qui officie derrière les fûts !), le tout sur les superbes nappes de claviers de Jonathan JUMEAU. Même si les compositions sont sobres et manqueraient très certainement d’une pointe d’originalité, difficile de ne pas laisser aller sa tête de haut en bas sur les rythmiques surpuissantes qui nous sont ici offertes.

Des « petits plus » viennent parfaire le tout ça et là. Citons par exemple les solos de guitare de Damien FIENG, techniques et mélodiques et dont on ressent bien l’influence progressive de NEVERMORE et DREAM THEATER, phénomène rare chez les groupes de métal dits « à chanteuses ». Citons également la touche légèrement orientale apportée au titre Cursed Necropolis. On demanderait d’ailleurs à ce que le groupe aille plus loin dans cette direction, et qu’il perfectionne les sons de claviers utilisés pour l’occasion. Cela apporterait d’avantage d’identité à KHAELYS. Et enfin mentionnons les interventions régulières du bassiste Stéphane CÔME sur des parties de grunts, mais également de voix claires (Bittersweet, Let Me Dream) apportant un véritable plus et un peu de diversité dans un album où la voix féminine prédomine sur des lignes de chant souvent dans les mêmes tonalités.

A ce sujet, même si Kenza possède un très joli timbre de voix et un fort potentiel dans le domaine du chant lyrique, il est regrettable que certaines petites faussetés n’aient pas été détectées à l’enregistrement (sur les titres Gone Away, Frozen Gift ou The Madness par exemple), et que le léger manque de technique sur les notes tenues se fasse entendre. La jeune chanteuse gagnerait à mettre légèrement de côté ses influences qu’elle cite elle-même (Simone SIMONS d’EPICA, Amy LEE d’EVANESCENCE et Tarja TURUNEN, ex-NIGHTWISH) afin de s’ouvrir à d’autres façons moins plates de gérer le chant féminin dans une formation métal.

Enfin, pour un groupe de métal symphonique, KHAELYS gagnerait à perfectionner ses sons orchestraux, c’est-à-dire à troquer les traditionnels sons « strings » des claviers pour de vraies orchestrations informatiques, qui apporteraient un vrai plus à l’ensemble, et d’avantage de crédibilité pour un groupe qui se qualifie son style de métal « symphonique ».

Vous l’avez donc compris, KHAELYS possède un vrai potentiel, tant dans le talent de chacun de ses musiciens que dans la cohérence de ses compositions, et pour un premier album, le résultat est plus d’honorable. Mais pour les vilains auditeurs assoiffés de nouveauté que nous sommes et dont je fais partie, je conseillerais au groupe d’aller plus loin et d’affirmer de façon plus claire ce qu’il veut faire, par exemple cet incorporation de sonorités orientales, ou d’orchestrations plus convaincantes, ce qui permettrait à KHAELYS de se détacher des autres groupes de métal symphonique et de se faire une place parmi les plus grands.

Mélodie : 4/5
Technique : 3/5
Originalité : 3/5
Production : 4/5
Maud
Date de publication : mardi 9 mars 2010