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05/05/2010
Snakes for the divine
HIGH ON FIRE
 
A la base (circa 80), le Heavy Metal, ce n’était pas très compliqué. Vous preniez du riff véhément à la tonne, vous ajoutiez une section rythmique tenue par des psychopathes, vous saupoudriez le tout d’un chant agressif et franchement hostile. Vous habilliez l’ensemble d’une illustration typée heroic fantasy, sortie de l’univers littéraire d’un Robert Howard ou d’un Michael Moorcock. Et surtout, vous balourdiez ça à grands coups de lattes dans les roustons, en déblayant les cadavres au panzer, histoire de ne pas trop finasser.
Oui mais voilà, entre temps, certains ont voulu être plus commerciaux, plus glam, plus rock, plus grunge, plus core, plus... Stop, n’en jetez plus ou je me fâche (celui qui a dit « vieux con » aura de toute façon droit à la hache à double tranchant entre les deux yeux, question de principe). Fermez vos claque-merde et laissez HIGH ON FIRE vous délivrer rien moins qu’une putain de démonstration en cet an de grâce 2010. Une leçon de Metal, sainement violente, foncièrement bousculante, inventive au possible et tout simplement jouissive.
Les huit minutes du titre d’ouverture Snakes For The Divine servent de déclaration de guerre : un plan de guitare à la Thunderstruck version atomique, puis la section rythmique qui s’avance et hop l’ensemble s’emballe sur un tempo effréné, avec un jeu de batterie de Des KENSEL varié, ultra-puissant et mobile. Les riffs sont acérés et la basse gronde tout ce qu’elle peut en arrière-garde. Le chant de Matt PIKE est caverneux et vindicatif, parfait en somme.
Après une telle entrée en matière, on pouvait craindre une baisse de régime mais que nenni, tout l’album est parcouru par cette symbiose jouissive d’intensité incroyable et de songwriting affuté, que ce soit sur les titres les plus furieux comme Ghost Neck et Holy Flames of the Fire Spitter ou sur des compositions plus nuancées comme l’ultra-doom Bastard Samurai ou le bluesy How Dark We Pray.
Les fans de Metal moderne aussi bien que les tenants de la tradition peuvent et doivent se retrouver autour de ce monument.
Merci messieurs.
Alain
Date de publication : mercredi 5 mai 2010