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23/01/2011
Dominion
BENEDICTUM
 
Le label italien Frontiers records a bâti sa réputation en devenant un acteur incontournable du Hard FM , du Hard Rock mélodique, de l’AOR. Mais visiblement, avec la signature de BENEDICTUM, Frontiers fait une exception en intégrant un poulain évoluant dans les sphères du Heavy Metal moderne.

BENEDICTUM repose avant tout sur deux pierres angulaires : la chanteuse Veronica FREEMAN et le guitariste Pete WELLS. La plantureuse Veronica tourne le dos aux vocalises sucrées et s’inscrit résolument dans la lignée des chanteuses à poigne (LEATHER, DORO période WARLOCK). Sauf à certains moments (comme la douce introduction de Dark Heart), la belle mise sur l’agressivité, le caractère percutant de ses intonations se combinant avec son timbre éraillé. Dans l’ensemble, elle me rappelle – en moins assurée toutefois – le géant Jon OLIVA (SAVATAGE). Son imposant collègue Pete WELLS, dans les mains duquel une guitare ressemble à un jouet d’enfant, a semble-t-il suivi un double cursus : celui des riffeurs sévérement burnés et celui des dévaleurs de manche.

Ce troisième album (après Uncreation en 2006 et Seasons Of Tragedy en 2008) a à nouveau été réalisé sous le patronage bienveillant de Jeff PILSON, bassiste de DOKKEN, DIO et FOREIGNER, et de Craig GOLDY (GIUFFRIA, DIO), la production, très puissante, étant assurée par Ryan GREENE (NO FX, MEGADETH, BAD RELIGION). Globalement, les compositions sont fortement inspirées par les fondamentaux du Heavy Metal des années 80 : les riffs sont nettement dessinés et assénés, les soli sont nombreux et véloces, les structures reprennent le schéma intro-couplet-refrain.
Toutefois, BENEDICTUM se risque dans une veine plus mélodique avec Loud Silence, Hard Rock mid tempo charmeur, zébré de riffs musculeux ; ou avec la douce pièce acoustique Sanctuary.

Afin de ne pas passer pour un groupe tourné uniquement vers le passé, BENEDICTUM se fait fort d’enrichir son architecture sonore d’une production et d’arrangements modernes. Ryan GREENE a sorti l’artillerie lourde, ne laissant que (trop) peu d’espace. La présence épisodique d’arrangements électroniques franchement pas novateurs relève plus de l’arrangement de circonstance que de la plus value.

D’où une impression un peu mitigée à l’issue d’écoutes répétées. BENEDICTUM est une formation solide et compétente, aucun des titres de Dominion ne semble hors propos. Pourtant, on a un peu de mal à se passionner tout à fait, faute d’une personnalité suffisamment marquée.
Alain
Date de publication : dimanche 23 janvier 2011