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28/05/2011
Darker chapter... ans stars
EILERA
 
Voici les deux parties de Darker Chapter… And Stars réunies sur un même album. Ce projet a vu le jour grâce à la collaboration de l’Office Municipal de la Culture de Laudun L’Ardoise (30), près d’Orange, et permet de pouvoir écouter l’ensemble de ce projet d’une traite sur un support physique ou, comme ce fut le cas pour chacune des deux parties en leur temps, électronique. Maud avait déjà chroniqué la première partie en 2009 (à lire ou relire ici Chronique Darker Chapter... And Stars Part 1), inutile donc de revenir sur son opinion que je rejoins en très grande partie. Car, en effet, EILERA se fait comme un devoir de sortir de gros riffs efficaces et d’y apporter des sonorités purement celtiques grâce aux instruments traditionnels que sont la cornemuse, la flûte ou le violon, le tout dans un esprit à la fois folklorique et metal.

La seconde partie, que nous n’avions pas chroniquée (pourquoi ?) est du même acabit : ambiances variées, champêtres parfois, avec toujours de belles envolées musicales pour un résultat efficace et original. La basse parfois prédominante apporte son groove sur Slow Down Time, tandis quela guitare est maitresse sur Rob My Soul, une belle pièce aux relents Heavy, propose un chant assez mordant qui devient narquois et impertinent sur So What ?!. Après le règlement de compte qu’est At A +- Road, cette seconde partie se conclue superbement avec From Pink To Black. EILERA parvient à ne jamais lasser, variant les ambiances au gré des chansons et des envies, l’ensemble étant emballé par une production très propre.

Ces onze titres réunis forment un ensemble parfaitement cohérent, en phase avec un groupe dont la réputation a franchi les frontières hexagonales, touchant particulièrement le public finlandais. Pas étonnant que cette formation ait retenu l’attention du public nordique, fièrement représenté par un grand nom du commerce local qui n’a pas perdu de temps pour passer commande de ce CD afin d’en faire profiter les clients des magasins de sa chaine (au nom imprononçable et qui n’évoquera rien ici…). EILERA fait aussi partie de l’affiche du Summer Breeze Festival, ce qui devrait également lui donner l’occasion d’élargir son public. Certains en France devraient songer à regarder ce qui se passe chez nous...

Si EILERA peut être confiant en ses capacités à écrire de belles chansons ainsi qu’en sa force à ne pas se répéter, il lui reste, après quatre albums, à vraiment trouver son public en France. En cela, il faut saluer et applaudir l’initiative originale de la l’OMC de Laudun L’Ardoise qui a participé tant financièrement que logistiquement à la réalisation et la promotion de ce CD. Toutefois, cette initiative soulève une question : si les communes participent – et c’est clairement un de leurs rôles – au développement culturel local, est-ce là ce que doivent espérer les groupes de Rock et de Heavy français, que leur commune se substitue aux maisons de disques, majors ou labels indépendants dont le métier est de produire et de commercialiser de la musique ? Les structures communales et commerciales ne sont pas les mêmes, la connaissance des réseaux de distribution totalement différente (à chacun son métier), et l’exposition des groupes soutenus et produits par une commune ne sera en tout état de cause que plus limitée. Mais ce soutien local demeure nécessaire, et d’autres devraient s’inspirer de l’exemple de cette petite commune du Gard. EILERA en bénéficie, espérons que la formation saura tirer profit de l'aubaine que représente ce mécennat communal.
metalmp
Date de publication : samedi 28 mai 2011