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06/06/2011
The wretch
THE GATES OF SLUMBER
 
Dès son second album, Suffer No Guilt (2006), THE GATES OF SLUMBER avait accolé à son Doom traditionnel (entendez à la SAINT VITUS ou THE OBSESSED) une imagerie guerrière tirée de l’Heroic Fantasy. Au-delà de l’imagerie, les deux albums suivants, Conqueror (2008) et Hymns Of Blood And Thunder (2009), proposaient des compositions moins strictement Doom, empreintes d’un Heavy Metal guerrier à la MANOWAR des débuts. D’où un début de buzz dans un contexte de revival généralisé.

Avec The Wretch, le trio mené par le guitariste et vocaliste Karl SIMON referme la porte en proposant un album de pur Doom Metal, absolument lent (à l’exception de l’enlevé et impérial Coven Of Cain), ultra lourd et surtout très sombre. Au revoir les guerriers musculeux, retour à la pourriture, à la morbidité. Karl SIMON alterne riffs secs et saccadés avec des coups de massue écrasants (Iron And Fire, The Wretch, Bastards Born), tandis que ses soli émargent toujours à l’école du sieur IOMMI : ça tranche, ça sature, c’est concis et mortel. Son chant est toujours aussi peu technique et démonstratif ; à l’instar des parrains Ozzy ou Scott « Wino » WEINRICH (SAINT VITUS, THE OBSESSED), il affectionne un timbre désincarné et sinistre, les variations limitées et âpres, les registres glauques et menaçants. Ses deux comparses de la section rythmique sont aussi à l’aise dans l’exercice pachydermique que dans les tentatives plus mobiles et variées héritées des années 70.

A noter d’ailleurs un morceau qui fait figure d’ovni rescapé du début des années 70, Castle Of The Devil, sorte de Doom Blues hypnotique, objectivement effrayant et profondément psychédélique (un mauvais trip les gars ?). En ces temps de Metal ultra formaté, que c’est bon d’entendre un groupe oser se payer une jam bluesy en plein milieu d’un titre !

THE GATES OF SLUMBER remporte la plame de l’intégrité en même temps qu’il signe un album 100% Doom, de haute volée.
Alain
Date de publication : lundi 6 juin 2011