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31/08/2011
Bomber
MOTORHEAD
 
Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré.
Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)...
Une chronique qui se veut 100% "passionnée" et "nostalgique" et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! ......
Bon voyage !



Fort du succès rencontré par Overkill, Bronze records renvoie son nouveau groupe fétiche en laboratoire… pardon, en studio afin d’y créer, pour la seconde fois en cette année 1979, de nouveaux sons aussi destructeurs. Bomber sort au mois d’octobre. Avant tout, on remarque que les guitares sont plus mises en avant, rendant l’ensemble plus incisif, certes, mais ôtant une part du mordant que l’on pouvait trouver sur Overkill.

Dead Man Tell No Tales ouvre efficacement cet album. Rapide, Rock, une voix toujours aussi graveleuse, tout est à l’image de MOTORHEAD. Puis arrive une première surprise avec Lawman qui prend l’auditeur à contrepied : lent et au riff répétitif, on navigue agréablement entre deux eaux. Mais alors qu’on aurait pu espérer une reprise de vitesse, MOTORHEAD continue dans la lenteur avec l’inquiétant (mais pas oppressant) Sweet Revenge. C’est une étrange sensation qui s’installe et l’on est en droit de se demander où est passée cette notion de danger partout présente sur Overkill, qui contenait aussi, rappelons-le, sa part de lenteur.

La vitesse et la puissance n’ont heureusement pas totalement disparu, et reviennent dès Sharp Shooter et surtout avec Poison, deux titres qui nous permettent de retrouver le MOTORHEAD qu’on aime, celui qui fait peur aux mères de famille - et ravi leurs gamins. Fin de la face 1.

En retournant la galette, les choses sont totalement différentes.
La rapidité de Stone Dead Forever, l’efficacité du solo inspiré de Fast Eddie ... tout porte le seau de MOTORHEAD. Et là, je me dis : « dommage… on est au début de la face 2. Ca arrive un peu tard. ». La suite est du même acabit : All The Aces (au titre presque prémonitoire puisque bientôt, il n’en restera qu’un que nous traiterons bientôt) fait déjà part de l’amour du jeu de Lemmy dans une ambiance simplement Rock, directe et brutale que suit ce simple et prenant Blues qu’est Step Down dans une ambiance feutrée avec lumière tamisée…La conclusion ne peut être que vindicative. Talking Head l’est. Rapide et direct, il est la parfaite antichambre au morceau titre, Bomber, pour ne pas le citer, entré depuis dans la légende et devenu un des passages obligés live, qui vient clore cet album qui laisse un arrière goût amer. Et…

Et l’évidence se fait jour : l’ordonnancement des chansons aurait du être inversé, ou, tout au moins, il eut été plus judicieux de commencer par cette face 2, irréprochable de bout en bout. La lenteur des deux titres lents sus mentionnés serait certainement passée plus facilement, s’intégrant, en fin de course, mieux dans cet ensemble. J’ai essayé, et le résultat est sans appel.
Attention, cependant : Bomber est un bon, très bon album de MOTORHEAD qui aurait simplement eu un impact différent si les pontes de Bronze avaient donné quelques congés aux musiciens. Mais en 1979, les règles de l’industrie musicale sont bien différentes et l’absence prolongée d’un groupe peut signifier sa disparition. Ici, MOTORHEAD augmente son capital sympathie auprès du public qui le retrouve en tournée. Les concerts permettent de découvrir un artefact qui fait toujours rêver aujourd’hui : la structure du bombardier sert de rampe mobile pour les éclairages de scène. Lieu où MOTORHEAD prend toute son ampleur et sa raison d'être.


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metalmp
Date de publication : mercredi 31 août 2011