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30/08/2011
Septem
DIRECTORSCUT
 
DIRECTORSCUT. "Director’s cut", une expression que l’on voit de plus en plus sur les DVD qui proposent une version alternative à un film sorti en salle. « Le montage final du metteur en scène », c’est sûr, en français c’est un peu plus long à dire… et moins poétique, aussi. Mais l’expression est significative de cet esprit d’indépendance artistique du créateur d’une œuvre. Les quatre baignant dans les "images qui bougent", le nom de DIRECTORSCUT fut naturellement adopté par le groupe

Avec Septem, leur premier album, les Manceaux nous proposent un voyage dans une musique aussi rude et attirante que le superbe paysage hivernal qui orne sa pochette. Musique qu’ils prétendent influencée par l’univers cinématographique. Reste à savoir quels sont les films de chevet des quatre de la bande.

Débutant par un court instrumental, sorte d’automne qui voit la nature s’apprêter à sombrer dans un long sommeil, Fable (qui m'évoque plus les Quatre Saisons de VIVALDI que l'univers des salles obscures, d'ailleurs) nous emporte dans un tourbillon de décibels mené par la voix rauque et puissante, déterminée, d’Antoine, plus « hurleur contrôlé » que chanteur. "Hurleur" , oui, mais on ne parle pas ici de growls indescriptibles propres au Death, bien au contraire, le gaillard étant parfaitement compréhensible et maitre de son organe rugueux.

La musique, elle, alterne subtilement la violence du Thrash, limite Hardcore, et des moments plus fins et calmes, mélangeant efficacement les ambiances et les thèmes.

Parfois, comme aux alentours de 2’45 sur Renaissance, on se surprend à changer de décor. Tout laisse croire qu’il s’agit d’une nouvelle chanson, mais non, DIRECTORSCUT s'éloigne du thème central pour mieux y revenir. Malin. Ou les différents mouvements développés sur Entre Ombre et Lumière (rien que le titre, usé jusqu'à la corde, fait penser au 7ème art) ou l’instrumental de fin Septem, qui passent de sons purement électriques à d’autres plus… spatiaux. Et là, le lien avec le cinéma, où les changements de scène, de lieu, d’angle sont fréquents, est clair. On se retrouve aussi bien au cœur du 7ème sceau (BERGMAN) que chez KUBRICK (2001, l’odyssée de l’espace) ou SCOTT (Alien).

Si les 29 courtes minutes que dure ce Septem passent rapidement et facilement, on regrettera seulement que le chant ne soit pas un peu plus subtil – il est à mon goût trop monocorde dans le phrasé – et que certaines guitares, abrasive à souhait, soient un peu en retrait (L’Instant ou Renaissance), alors que le son est globalement sale juste ce qu'il faut et fait ressortir la puissance de l’ensemble qui reste très, très prometteur. Un groupe qui mérite d’être vu sur scène puisque DIRECTORSCUT utilise de nombreux effets en rapport avec le cinéma. A suivre au cours d'un prochain épisode !
metalmp
Date de publication : mardi 30 août 2011