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07/09/2011
Serpents of the church
ROTE MARE
 
Après une kyrielle de démos et de Eps (d’une qualité constante), les Australiens de ROTE MARE se lancent enfin dans l’aventure d’un premier album. En l’occurence, Serpents Of The Church fait figure de monolithe sombre et lugubre, porteur d’une désolation sans bornes et sans aucun espoir de rémission. Imaginez sept titres (petite bizarrerie : seuls six titres sont listés sur le CD promo) d’un Doom Metal traditionnel sévère, lancinant, lent et sinistre, d’une durée oscillant entre sept et quatorze minutes.

Les références sont d’autant plus évidentes qu’elles sont pour partie revendiquées sans complexe. On trouve évidemment tous les préceptes établis dans les années 70 par BLACK SABBATH (période Ozzy bien sûr) : les riffs lourds, un chant âpre et peu démonstratif quoiqu’expressif, de temps à autre des passages étonnamment groovy (il faut toujours se souvenir que Tony IOMMI est un fan de jazz), des structures qui savent passer outre les conventions (du type alternance couplets refrain). D’ailleurs, ROTE MARE signe un hommage explicite à cet énorme précurseur via le morceau Children Of The Sabbath.

Logiquement, cette oeuvre dénote des influences émanant de formations héritières de BLACK SABBATH, à savoir SAINT VITUS, THE OBSESSED ou TROUBLE. Cependant, de nombreux passages plus extrêmes (notamment au niveau du chant) marquent tout aussi clairement l’héritage des débuts de CELTIC FROST. Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas d’une musique à prendre à la légère. C’est superbement maîtrisé et évidemment dédié à une démarche underground, pour ne pas dire élitiste. Raison de plus pour faire le pélerinage jusqu’au monolithe.
Alain
Date de publication : mercredi 7 septembre 2011