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14/10/2011
A dramatic turn of events
DREAM THEATER
 
Le départ de Mike PORTNOY a secoué et surpris toute la communauté du métal : comment le groupe leader de la scène métal progressif allait-il se remettre de la perte de son charismatique batteur, compositeur et membre fondateur ? Comme souvent au sein des groupes à succès constamment sous pression, les tensions internes atteignent un tel paroxysme que des décisions parfois douloureuses s’imposent : ainsi Mike PORTNOY, fatigué, usé certainement par des expériences personnelles douloureuses, lassé par la routine d’un groupe qu’il avait l’impression de mener à bout de bras, décide d’arrêter sa participation au théâtre du rêve après plus de vingt ans de dévouement à un groupe qui donne toutes ses lettres de noblesse à ce style musical. Il tentera plus tard mais en vain de réintégrer l’équipe, regrettant peut être son geste…
Mais DREAM THEATER, c’est aussi une alchimie entre 5 musiciens virtuoses, véritables experts dans leur propre instrument et guidés par une autre tête pensante et membre fondateur : le guitariste John PETRUCCI. Moins exubérant, plus modeste que Mike, aidé de Andy WALLACE pour le mixage, il s’est chargé cette fois-ci de la production de cet album tout seul.
Premier constat : la batterie assurée par le très bon Mike MANGINI (EXTREME, ANNIHILATOR, STEVE VAI) est, comme par hasard, moins mise en avant, la musique toujours aussi complexe du groupe devenant selon moi plus équilibrée au niveau du son. L’aspect métal et rugueux qui fut largement développé sur Train Of Thought reste toujours bien présent sur des rythmiques typiquement progressives comme sur Outcry mais c’est vers un ensemble porté sur la mélodie et la complexité que le groupe New-Yorkais a voulu insister. Je me permettrais de faire ainsi un rapprochement avec les mythiques Images And Words et Scenes From A Memory même s’il manque le fabuleux concept album qui se tramait derrière ce dernier.
Sur A Dramtatic Turns Of Events, James LABRIEn’a jamais aussi bien chanté, d’une pureté exceptionnelle et dans des nuances très variées au sein d’un même morceau, je pense à l’excellent titre Build Me Up, Break Me Down. Jordan RUDESS, très impliqué dans les compositions, ne s’impose aucune limite et tente sans cesse de surprendre l’auditeur par des passages de claviers parfois barrés et une grande diversité de sons, allant de l’orgue Hammond sur Bridges In The Sky au côté futuriste, voire inquiétant d’ Outcry en passant par plusieurs parties de piano classique. Que dire des lignes de basse du discret John MYUNG à l’immense technique ? Toujours indispensables à la musique progressive de DREAM THEATER.
Je trouve l’artwork de la pochette très réussie, en parfaite adéquation avec la musique : légère, planante, aérienne, humaine, imaginative, décalée, au dessus de la masse, à la fois déroutante et apaisante.
Nous avons ici des titres longs à tiroirs (plus de la moitié des morceaux durent plus de 8 minutes), aux structures complexes et aux breaks subtils, seule la ballade mélancolique This Is The Life permet de s’accrocher un peu aux nuages.
Décortiquer un album de DREAM THEATER , c’est comme remplir un puits sans fond, une tache interminable tant il est extrêmement difficile d’arriver à saisir toutes les nuances et prouesses techniques de ces génies.
Alors, en conclusion, je pense que les fans aimeront cet album car leur écoute sera balisée par de nombreux repères sonores typiques du groupe même si les plus exigeants reprocheront peut être un manque d’originalité et de prise de risque.

Comme quoi, la suite des événements ne fut donc pas si dramatique que ça…
NOCTUS
Date de publication : vendredi 14 octobre 2011