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03/11/2011
Unto the locust
MACHINE HEAD
 
Dans les années 90, MACHINE HEAD a développé avec PANTERA un courant plus moderne du Thrash Metal, une approche plus basique et directe que celle proposée par le courant californien de la Bay Area : une sorte de Power Metal « in your face » au son de guitare grave, à la production en béton signée Colin RICHARDSON, le producteur du moment, répondant aux attentes d’un jeune public. Dans ce style, les deux premiers opus Burn My Eyes en 1994 et The More Things Change en 1997 sont devenus des classiques, les morceaux Davidian, Old et Ten Ton Hammer figurant toujours dans les set list du groupe.
Robb FLYNN, chanteur, guitariste, principal compositeur et fondateur n’a jamais caché ses influences dans le Metal classique allant de BLACK SABBATH à JUDAS PRIEST. MACHINE HEAD, grâce à une forte expérience scénique et un gros travail régulier a acquis beaucoup d’expérience au fil du temps et a fait mûrir progressivement sa musique vers quelque chose de plus complexe et de plus mélodique. Ainsi, The Blackening qui sort en 2007 constitue son "Black album", un disque Thrash metal complètement abouti au succès commercial mérité. Il s’en suit une immense tournée de plus de 300 dates afin de promouvoir cet album, notamment en première partie de METALLICA ou de SLIPKNOT.
Difficile donc de sortir l’album suivant en 2011…A lieu de se mettre la pression, c’est avec une totale liberté que MACHINE HEAD a composé Locust. A l’écoute de ce disque, je sens un groupe libéré, mature. Les guitares n’ont jamais sonné aussi bien, un sens de l’harmonie à la Maiden comme sur Be Still And Know. Robb FLYNN chante avec beaucoup d’assurance tant sur les passages hurlés que sur les parties mélodiques aux vocaux clairs, ça ce n’est plus un scoop. Ecoutez par exemple le début de la power ballad Darkness Within ou l’intro de I Am Hell a cappella. Dave Mc CLAIN reste un fabuleux batteur, à mon avis sous estimé, à la frappe précise et lourde. Dans une interview donnée à un magazine, le chanteur précise qu’il voulait sortir son Moving Pictures (RUSH). Je comprends à présent où il voulait en venir tant ce Locust se montre épique (le premier morceau en 3 chapitres ainsi que le dernier avec le chant d’enfants), mélodique (l’intro acoustique réussie de This Is The End), efficace (le titre Locust avec son début sombre et son refrain direct est irrésistible), personnel (les textes), diversifié (variété des ambiances dégagées), vraiment pas conventionnel, actuel et en évolution par rapport aux oeuvres précédentes.
Une puissance Thrash Metal tout en nuances bien maîtrisées.
NOCTUS
Date de publication : jeudi 3 novembre 2011