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06/01/2012
Morse of beyrouth
HUGGER FACE
 
A en croire le label Voltadikt qui publie l’EP Morse Of Beyrouth, son auteur, le combo toulousain HUGGER FACE, évolue dans la sphère Fuzz Core. Une étiquette annonciatrice de brutalité, tout autant que l’origine du nom du groupe. Dans la série des Alien, le Face Hugger désigne en effet la forme « enfant », si l’on peut dire, de la créature vouée à féconder sa proie. Dotée d’une queue et de huit doigts, elle s’agrippe au visage de sa malheureuse victime, telle que celle représentée en couverture de Morse Of Beyrouth.

Ce cinq titres impose effectivement un son brut, sans concession. Le chant, véritablement enragé mais maîtrisé, prend place sur des guitares qui offrent des riffs saccadés (Goelands) ou « moulinent » sur des chromatismes. L’introductif Le Rire Sarcastique De L’Idiot Satisfait, à la batterie fracassante, montre instantanément que la section rythmique n’entend pas faire de la figuration. Ce résultat se révèle d’autant plus spectaculaire qu’HUGGER FACE se réduit à un… trio !

Dans l’ambiance sombre qui se dégage de Morse Of Beyrouth, la basse parvient contre toute attente à se faire entendre, et de quelle manière ! Sur Goelands, elle se met en valeur dans un mix pour le moins chargé. Les lignes exécutées par le bassiste rappellent nettement le jeu de Les CLAYPOOL, souvent très en avant sur les albums de PRIMUS, dont HUGGER FACE revendique clairement l’influence. Les Toulousains semblent également partager avec le fameux trio le goût des titres décalés : à la fin du Rire Sarcastique De L’Idiot Satisfait, le rire promis ne manque pas de survenir.

Il convient de noter que, pour un auditeur non averti, la musique d’HUGGER FACE peut sembler hermétique. Après quelques écoutes, il pourra cependant adopter cet univers, dont le venimeux riff de 777@erosfade constitue, à mes yeux, le moment le plus intense. Le groupe signe donc un EP tout à fait prometteur.
Chouman
Date de publication : vendredi 6 janvier 2012