Cet album est paru en septembre 2011 mais ce serait vraiment trop bête de passer davantage à côté. En plein marasme météorologique et économique, voilà le genre de musique qui fait le plus grand bien et qui propulse à l’époque où le terme Hard Rock était encore tout jeune et ne renvoyait pas forcément à un empilement de plans éculés. Le trio suédois KAMCHATKA en est déjà à son quatrième album, toujours aussi superbement mis en valeur par le graphisme de Per WIBERG (oui le claviériste qui fit un passage chez OPETH ou SPIRITUAL BEGGARS). Si la production impeccable de puissance et de clarté ancre le groupe dans les années 2000, le style pratiqué s’approvisionne aux meilleures sources du Rock électrique de la fin des années 60 et de la première moitié des années 70. Pour autant, jamais on ne peut réduire tel ou tel morceau à une influence précise, KAMCHATKA faisant office de creuset pour les ingrédients Hard, Blues, Rock, voire Soul et psychédéliques.

Comme dans ton trio qui se respecte, chaque musicien se doit à la fois d’exceller dans son champ d’action et de ne jamais oublier d’épauler ses collègues. C’est ainsi que la section rythmique sait faire preuve de mobilité, de souplesse, faisant tour à tour preuve de finesse et de puissance. Que cela fait plaisir d’entendre des lignes de basse s’ébattre au premier plan et installer une dynamique nerveuse (le funk lourd de Hindsight) ou plus rampante (le sinueux Worried) ! De son côté, la guitare est au four (soli bluesy débordants de feeling) et au moulin (arpèges délicats, rythmiques tranchantes). Quant au chant, clair, chaleureux et altier, il peut parfois évoquer ni plus ni moins le registre de Chris CORNELL de SOUNDGARDEN.

La maestria non démonstrative du trio ne serait que peu de chose si les compositions n’emportaient définitivement l’adhésion. Dans chaque composition, on trouvera une mélodie, au minimum un arrangement, susceptible de s’incruster dans nos oreilles. En cela, ce groupe possède un talent lui permettant d’équilibrer merveilleusement mélodie et énergie, un peu comme sait si bien le faire parfois QUEENS OF THE STONE AGE ; écoutez les brûlots Bury Your Roots – le morceau - et Perfect pour comprendre ce dont je vous parle.

Franchement, Bury Your Roots est un excellent album, du genre qui élève l’âme, réchauffe le coeur et fait bouger le corps de la tête aux pieds : une vraie potion magique en somme...

Alain
Date de publication : lundi 30 janvier 2012