Bien que basé outre-Rhin, TRI STATE CORNER ne comporte qu’un seul musicien allemand, le bassiste Markus BERGER (Markuz). La Pologne est représentée en la personne du guitariste Christoph TKOCZ, mais la plupart de ses membres sont Grecs. On y retrouve Vassilios MANIATOPOULOS alias Lucky au chant, Ioannis MANIATOPOULOS dit Janni à la guitare, et Christos EFTHIMIADIS (Chris) à la batterie. Le groupe croise rapidement la route de Tony BONGIOVI, célèbre producteur d’AEROSMITH ou des RAMONES, parmi d’autres grands noms. Le cousin de Jon BON JOVI contribue à lancer la carrière discographique du groupe, qui publie Changes en 2007, puis Ela Na This l’année suivante. Historia, troisième opus de TRI STATE CORNER, bénéficie à nouveau de la participation de BONGIOVI, en tant que co-producteur.

Retenu en ouverture de l’album, le morceau titre débute par un rythme de batterie belliqueux. Toute saisissante qu’elle soit, cette entrée en matière semble classique, jusqu’à ce que retentisse une mélodie de bouzouki, un luth grec traditionnel. Autre corde à l’arc de Janni, l’instrument confère une grande originalité au son de TRI STATE CORNER. Par ce moyen, de nombreux riffs envoûtants sont disséminés sur Historia, qu’il s’agisse de Nothing At All ou encore Sleepless.

Ce parti pris plutôt exotique ne devrait toutefois pas désarçonner les puristes du Heavy. Depuis les sixties, les instruments voisins du luth ont pris place sur des chefs d’œuvre du Rock, dont Paint It Black (ROLLING STONES) sur lequel Brian JONES joue du sitar. Le Metal ne saurait être en reste : l’un des plus fameux riffs de METALLICA, Wherever I May Roam, n’est-il pas interprété au moyen de cet instrument ? Par ailleurs, le bouzouki intervient dans un contexte fortement marqué par le Hard Rock : Resignation débute par des guitares concises, quand A Native Becomes A Stranger est soutenu par un riff familier. Les couplets de Fight, de par la batterie de Chris, ancrent résolument le morceau dans cette même tendance.

La musique du groupe suit parfois d’autres orientations, notamment un Power Metal symbolisé en particulier par le chant de Lucky, sur Sooner Or Later ou I’m That Guy. Le registre de la power ballad répond présent par l’intermédiaire de I Swear, doté d’un refrain redoutable. Non négligeable, ce caractère mélodique est également révélé par les arpèges cristallins de Katastrophy. En amalgamant un vocabulaire Metal courant à l’originalité du bouzouki, TRI STATE CORNER nous propose donc un très agréable Historia, constitué de compositions de bon niveau.

Chouman
Date de publication : samedi 3 mars 2012