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21/06/2012
The mystic technocracy (season 1 : the age of ignorance)
DOCKER'S GUILD
 
The Mystic Technocracy - Season 1 : The Age Of Ignorance est la première pièce d'une épopée qui doit en compter 5, déclinée en saisons. C'est avant tout l'oeuvre d'un fabuleux claviériste / chanteur / compositeur / producteur, Douglas R. DOCKER, ayant pris pour patronyme DOCKER'S GUILD. Il s'est entouré, pour ce premier album, d'une pléiade de musiciens connus et reconnus dans le milieu AOR / Métal Progressif / Rock Progressif : John PAYNE, Göran EDMAN, Tony MILLS et Amanda SOMERVILLE (chant), Guthrie GOVAN et Jeff WATSON (guitares), Tony FRANKLIN (basse), Gregg BISSONETTE et Magnus JACOBSON (batterie), ainsi que Donald R. DOCKER (son frère ? saxo et clarinette) et 5 "additional spoken voices " : Silvana MOMIGLIANO, Touria NOURI, Andrea RAMPA, Janthana RODJALKKHEN et Davide RONFETTO. Le mix et le son sont, comme il se doit, excellents.

Cette première saison, plus ou moins conceptuelle et fictionnelle, traite de la dégénérescence humaine (tortures, meurtres, guerres et autres névroses humaines) engendrée par les 3 religions mondiales monothéistes. Naît de ce chaos the mystic technocracy, autre forme de religion prête à détruire l'humanité. Les textes ne sont ni une charge ni un pamphlet contre l'une ou l'autre religion, mais une réflexion sur la folie et le fanatisme religieux (dixit la biographie).
Gorgé à satiété de claviers aux nombreuses sonorités, ce long "opéra" de science-fiction de presque 80 minutes (79' 52 exactement !), réparties en 13 titres, se drape dans les ors d'un Métal / Hard / Rock Progressif hypermélodique ciselés de pointes Hard (voire FM) / AOR. Et où l'ombre tutellaire d' A.A. LUCASSEN, de AYREON à STAR ONE, mais aussi d'Eric NORLANDER (Music Machine - 2003), plane sans cesse au fil des compositions, sans toutefois en prendre ombrage, ni que ces influences soient strictement réductrices. L'artiste cite d'autres influences / références comme ELP, DREAM THEATER, GENESIS, YES, ASIA, JOURNEY, DURAN DURAN, David BOWIE et... Jean-Michel JARRE (si si !!!), et même un obscur groupe français THE ROCKETS (à ne pas confondre avec ROCKET SCIENTISTS de... Eric NORLANDER !). Cependant, Douglas D. DOCKER prouve ici qu'il sait écrire des compositions très personnelles, où les mélodies vocales et instrumentales font mouche à chaque fois.

C'est par une intro de 2 minutes, A Matter of Energy, que s'ouvre l'album sur fond de bruitages de guerre. S'ensuit ce qui va constituer le corps et l'esprit, le cheminement de cette saison : un bombardement de sons de claviers virevoltants accompagnés d'une rythmique et de guitares aiguisées, énergiques, électriques, appuyés par un chant parfait et puissant, l'ensemble sertit par des mélodies entêtantes et allègres.
Fait suite The Mystic Technocracy, avec son long développement instrumental absolument magnifique, aux frontières d'un Heavy Métal puissant et énergique (épique ?). L'emprise de AYREON s'insinue fortement ici, par les sons de claviers et l'écriture de la composition.
Darwin's Tears, titre de 8 minutes plus ou moins décalé par rapport à l'ensemble de l'album, avec cette voix flirtant avec la tessiture et le maniérisme d'un Steven WILSON, est tout aussi magique. Ce titre insuffle un certain degré d'émotion passionnelle à l'ensemble de l'oeuvre.
Norse Cosmogeny (Part 2) sonne très "Métal italien" dans l'esprit et l'exécution (nous oublierons la première partie, qui fait place à un long monologue sur fond de piano / claviers) et s'enchaîne avec...
Judeo Christian Cosmogony et sa courte incursion Funky. Et toujours et encore AYREON en toile de fond, constante tout au long de ces 80 minutes ! De même, ce titre s'enchaîne avec...
The Divine Comedy, proprement hallucinant. Débutant sur une rythmique martiale, ce titre s'enflamme littéralement pour finir en un feu d'artifice totalement débridé, un carrousel rapide et virtuose de sons de piano (façon Great Balls Of Fire de Jerry Lee LEWIS) sur fond de Gospel endiablé !
Legion Of Aliens, par son tracé, sa durée et ses sonorités de claviers, est un titre plutôt calibré Hard Progressif / Hard FM.
Tout comme Loving The Alien. Nous pensons alors à ASIA (sons de claviers), mais aussi à GPS, entre autres, par la présence au chant de John PAYNE.
The Gem Of Love est peut être plus sombre, plus énigmatique dans sa forme. La clarinette y dépose quelques notes, et le refrain se fait grisant.
The Secret Of DNA est composé de 3 parties : Part 1, Purple Orb et Part 2. Longue suite de plus de 11 minutes, où s'insère une longue plage instrumentale, elle résume à elle seule tout le talent et toute l'énergie créative qu'à livrer jusque là son auteur. Epique, aux atours symphonico-orchestraux, guitares, rythmique, claviers et chant illuminent cette composition purement Métal / Rock Progressif.
Prophecy, titre instrumental, dopé par des motifs répétitifs claviers / batterie, débute par des sonorités rappelant VANGELIS, puis poursuit sa route en flirtant avec celles de SPOCK'S BEARD.
Black Swans met un point final plus ou moins calme à ce magnifique album, où la voix d'Amanda SOMMERVILLE vient "féminiser" l'atmosphère. Cette présence vocale féminine, devrait, à mon sens, être plus développer (tout comme dans les albums de qui vous savez maintenant !)dans les prochaines saisons qui s'annoncent déjà captivantes !

Même si facilement accessible, ce premier album phénoménal, colossal, n'en demande pas moins une certaine assiduité et un nombre d'écoutes conséquent. Qui relancent à chaque passage l'intérêt et le plaisir de partager ce maelström de claviers et de mélodies. Et qui trouvera à n'en point douter une place de choix dans votre cdthèque, juste à côté de l'abondante discographie du Maître du genre, A. A. LUCASSEN !

Ben
Date de publication : jeudi 21 juin 2012