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05/07/2012
No ground below
SKYSHIFT
 
SKYSHIFT est une formation originaire de la région parisienne, évoluant dans une registre aux confins du Death Metal mélodique et du Metal progressif. Les cinq titres No Ground Below explorent avec brio, maîtrise et panache les préceptes propres aux deux sous genres évoqués ci-avant. Ainsi, le titre d’ouverture, Cerbere, favorise la facette Death Metal, avec une double grosse caisse aux avant poste, des riffs coupants et des vocaux d’une gutturalité caverneuse.

Bien que réitérant les velléités agressives de Cerbere, le titre suivant, Scorpio, privilégie la complexité structurelle qui va de paire avec une maîtrise technique sans failles : accélérations et décélérations se percutent au gré de breaks parfois loin de l’univers du Metal. Ainsi, le fil rouge de Scorpio est une mélodie de guitare orientalisante particulièrement entêtante. Au fil des sept minutes et plus du morceau, l’auditeur aura été littéralement embarqué.

Venus alterne un alliage de guitares acoustiques (hispanisantes ?) et électriques et des parties plus orageuses et presque lyriques. Le chant se fait nettement plus clair, parfois doux ; l’effet est globalement positif mais on sent que le vocaliste Boris DOUSSY est plus à l’aise dans le registre Death qui fait son apparition en cours de route. Encore une fois, le groupe refuse la linéarité en proposant un bel agencement de séquences contrastées, tout en préservant une véritable unité dans la composition.

Le riff de Cassiopée émarge davantage dans les registres du Rock, entrant de fait en contraste avec le chant énervé, le batteur Camille BREJON et son complice bassiste Christopher MOURON se chargeant d’impulser une dynamique d’enfer. A noter des arrangements vocaux combinant intelligemment brutalité et mélodicité.

En clôture, No Ground Below envoie la section rythmique donner des coups de boutoir millimétrés et tachycardiques, les guitares de Tristan MALLET et de Mathieu THOMAS alternant belles mélodies et riffs sans merci. Le chant donne dans le rugueux sévère, avec un petit côté mélancolique évoquant un peu l’univers du Post Metal. La structure du titre est une fois de plus complexe mais efficace, l’effet combinant puissance brute et pouvoir évocateur de mélodies incisives.

Vous l’aurez compris, SKYSHIFT a réussi un cocktail plus que convaincant. Même le son est convaincant, quand bien même la prise de son sonne assez live et le mixage aurait pu être plus fouillé. On attend une suite au plus vite !
Alain
Date de publication : jeudi 5 juillet 2012