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18/08/2012
L'enfant sauvage
GOJIRA
 
Je ne suis certainement pas le plus qualifié dans l’équipe de Metal Intégral pour parler de GOJIRA.
D’une part, étant plus porté vers le Metal traditionnel, je pense que mon collègue Chouman, ouvert aux nouvelles tendances (comprendre années 90, Neo, Grunge,…) et aux sonorités plus modernes serait plus apte. D’autre part, notre webzine possède son spécialiste du Hard Rock français, metalmp !
Mais je tenais absolument à écrire mes impressions sur GOJIRA et son dernier album.

Que de chemin parcouru depuis 1999 et cette interview pour METAL NOCTUS réalisée avec GODZILLA (premier nom du groupe landais) qui assure alors la première partie d’IMMORTAL au Rio Grande à Montauban. Gentillesse, disponibilité, humilité et professionnalisme caractérisent déjà la formation.
Marche après marche, le groupe gravit toutes les étapes, fidèle à sa philosophie proche de la nature et peaufinant au fil du temps sa musique, un style Metal totalement inclassable prenant un peu au Death, au Thrash, au Dark, au Neo Metal et au Hard Core. GOJIRA forge son style sans tenir compte des modes et obtient le succès commercial et artistique avec From Mars To Sirius (2005) et The Way Of All Flesh (2008). La première partie de METALLICA (leurs idoles) au stade de France le 12 mai 2012 vient consacrer le groupe français dans la cour des grands.

Ce groupe suscite donc au moins le respect pour son ascension qu’il ne doit qu’à lui-même. Musicalement, J’ai toujours été un peu hermétique à l’approche moderne, progressive et parfois "froide" de leurs compositions qui n’arrivaient pas vraiment à m’accrocher.
L’Enfant Sauvage parvient d’abord à me séduire par la qualité du son tout simplement monstrueux où chaque instrument est mis en valeur, du très haut de gamme niveau production ! De plus, les chansons sont travaillées, riches et contiennent une multitude de subtilités. Dans des registres heavy sortent du lot :
Explosia (comme son nom, "explosif", avec un superbe final thrashisant version western !), L’Enfant Sauvage (complexe et qui se déchaîne au fil de l’écoute), Liquid Fire (et ses voix robotiques à la CYNIC), le très réussi The Gift Of Guilt (un concentré de tout ce que peut proposer le groupe, le meilleur morceau) et Pain Is A Master (100% Thrash Metal).
GOJIRA parvient aussi à créer des atmosphères mélodiques planantes, comme l’instrumental The Wild Healer, la fin du percutant Planned Obsolescence, le lent et posé Born In Winter ou le très sombre The Fall en fin de disque

GOJIRA ne procède pas à des innovations par rapport aux albums précédents. Il affine surtout sa technique au service d’un style unique et la qualité du son. C’est franchement bien fait. Le petit bémol à formuler, peut être, la voix un peu monocorde de Joe DUPLANTIER bien que celui-ci possède une certaine maîtrise de son chant.
L’album de la maturité sans aucun doute.

GOJIRA

Joseph DUPLANTIER : Chant, guitare
Mario DUPLANTIER : Batterie
Christian ANDREU : Guitare
Jean-Michel LABADIE : Basse
NOCTUS
Date de publication : samedi 18 août 2012