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13/11/2012
The manticore and other horrors
CRADLE OF FILTH
 
Il est évident qu’en 2012 CRADLE OF FILTH n’a malheureusement plus la même aura que dans la deuxième moitié des années 90. Complètement novateur dans un style Black Metal gothique, théâtral et symphonique, le groupe anglais a sorti selon moi deux albums vraiment incontournables : Dusk… And Her Embrace (1996) et Cruelty And The Beast (1998), mon préféré. Les années 2000, même si marquées par des disques très recommandables (Midian, Nymphetamine,…) correspondent à un lent déclin, laissant le trône dans le style Black Metal symphonique à leurs principaux rivaux, les Norvégiens de DIMMU BORGIR qui ont littéralement explosé à cette même période.
On peut expliquer cette baisse de popularité certaine par trois facteurs :
- le manque flagrant de renouvellement de la musique de CRADLE OF FILTH, s’épuisant dans des concept albums fastidieux manquant d’originalité.
- le fait que Dani FILTH n’a jamais su s’entourer d’un line-up stable, hormis son fidèle lieutenant Paul ALLENDER à la guitare, ne bénéficiant donc pas de force créatrice supplémentaire et restant ainsi plus un projet solo qu’un véritable groupe soudé.
- des prestations live de qualité inégale. Leur musique studio se trouvant difficile à reproduire fidèlement en concert, le son s'avère souvent aléatoire…

Que peut on donc espérer de The Manticore And Other Horros ? Tuons le suspens, c’est un bon album mais je ne parlerai pas de chef d’œuvre. Fini les concepts ambitieux, CRADLE OF FILTH veut revenir à l’essentiel avec des chansons variées ayant chacune leur identité. La belle intro symphonique prépare à l’écoute de The Abhorrent, un titre très classique de C.O.F. avec ses cassures multiples, une alternance toujours maîtrisée chant grave chant aigu et ses orchestrations soignées. Je suis ici en terrain connu, Illicitus s’inscrit dans cette lignée. Parfois, le groupe développe une approche épurée, mettant les claviers en retrait, avec un riff de guitare puissant, direct, limite punk (For Your Vulgar Delectation et Siding With The Titans). J’aime le départ technoïde de Huge Onyx Wings Behind Despair et son rythme effréné et ses diverses variations. Pallid Reflection s’articule autour d’une guitare très agressive pour un résultat réussi. Enfin, l’instrumental Sinfonia vient clôturer l’album avec un piano classique et une ambiance inquiétante.

Je trouve que Dani a perdu de sa puissance vocale. Par exemple, il éprouve vraiment de la peine sur certains aigus de Manticore, les belles sonorités orientales parviennent malgré tout à sauver le morceau. Plusieurs écoutes s'avèrent nécessaires afin de saisir toutes les subtilités de cette oeuvre (voix fantomatiques, choeurs travaillés, sonorités symphoniques recherchées). Rien à dire sur la qualité du son, la production reste de qualité. Comme d’habitude depuis 10 ans, du travail bien réalisé mais rien de totalement transcendant !

En conclusion, un album qui ne décevra absolument pas les fans. Pour les autres, aucune réelle surprise, CRADLE en nous invitant à son bal des horreurs fait toujours du CRADLE

1. The Unveiling of O
2. The Abhorrent
3. For Your Vulgar Delectation
4. Illicitus
5. Manticore
6. Frost On Her Pillow
7. Huge Onyx Wings Behind Despair
8. Pallid Reflection
9. Siding With The Titans
10. Succumb To This
11. Sinfonia
NOCTUS
Date de publication : mardi 13 novembre 2012