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28/11/2012
Les fleurs du mal
Therion
 
Christopher JOHNSSON, guitariste, compositeur et âme de THERION, est un homme qui va au bout de ses envies et qui se donne les moyens de ses ambitions. Dès les débuts du groupe, il n’a pas hésité à abandonner le Death Metal pour muter vers un hybride de Metal grandiose et de musique symphonique. Une synthèse qui apparaît aujourd’hui banale, qui l’était beaucoup moins au milieu des années 90. Une fois de plus, l’homme emmène son groupe sur des territoires inédits, voire dangereux pour la carrière de THERION. Les Fleurs Du Mal est intégralement composé de reprises de chansons françaises de variété !!!

N’étant pas un spécialiste du répertoire abordé et ne connaissant pas non plus la totalité des versions originelles, je ne peux qu’émettre un avis portant sur la valeur intrinsèque de cet album. Et le jugement sera mitigé. Non pas parce que la démarche m’apparaît le moins du monde problématique, mais bien parce que la greffe du Metal symphonique de THERION sur la variété française ne s’avère pas forcément convaincante. Globalement, on peut dire qu’ajouter des riffs sur des titres qui ne sont pas conçus pour les supporter n’est pas un gage de réussite. Par contre, le talent d’arrangeur de JOHNSSON confère à certains titres une emphase crédible et efficace.

Mais la nature même du répertoire abordé plombe les efforts de relecture Heavy. A l’instar des originaux, certains titres demeurent irrémédiablement sirupeux et peinent à décoller : La Maritza parvient à être plus larmoyante et emphatique que l’originale par Sylvie VARTAN, c’est peu dire ! A noter que l’interprétation des textes en français est dans l’ensemble tout à fait convaincante, bien articulée et prononcée, qu’il s’agisse des prestations féminines (pour l’essentiel Lori LEWIS) ou masculines (avant tout Thomas VIKSTRÖM). Quand l’alchimie prend, les qualités des compositions sont pour beaucoup dans la réussite, THERION imprimant sa marque par les arrangements. Les titres signés par Serge GAINSBOURG ressortent du lot : Poupée de Cire, Poupée de Son, Les Sucettes (chantées par France GALL), Initials B.B. (duo GAINSBOURG-Brigitte BARDOT). Polichinelle (France GALL encore) s’avère également bien nerveux.

Au total, Les Fleurs du Mal est un album résolument provocateur, (involontairement ?) kitsch, partiellement réussi. J’invite chacun à l’écouter afin de se faire une idée sur un projet qui ne laisse pas indifférent.
Alain
Date de publication : mercredi 28 novembre 2012