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20/02/2013
Coverin' thoughts
KARNYA
 
A vrai dire, l’idée de chroniquer un groupe de Metal progressif ne m’enchantait guère : grande était ma crainte de tomber sur un nième clone de DREAM THEATER. Et le fait est que KARNYA a incontestablement été influencé par ce groupe majeur. On retrouve en effet sur ce premier album des riffs bien musclés, des soli de guitare techniques et mélodiques à la fois, des structures alambiquées, une section rythmique puissante, omniprésente et très efficace, des claviers bien présents (Dario Di PASQUALE, ex-ZEN), un savoir faire mélodique très affirmé et une propension au lyrisme.

Objectivement, la sanction devrait être rédhibitoire et KARNYA devrait recevoir une volée de bois vert. Seulement voilà, force est de constater que le charme opère et que, outre l’incroyable maturité pour un premier album, Coverin’ Thoughts possède un pouvoir addictif certain. Pourquoi ? Tout simplement parce que KARNYA sait composer de véritables morceaux, dûment structurés, systématiquement étayés par des plans rythmiques efficaces et des mélodies bien travaillées et arrangées. Avouons que cela nous change des groupes de Metal progressif qui se contentent de recycler RUSH, DREAM THEATER, PAIN OF SALVATION et autres, en alignant les plans techniques de manière stérile.

Et puis KARNYA possède dans ses rangs un authentique chanteur, capable de tenir ses lignes de chant, que ce soit dans la douceur ou dans la hargne. Outre ses qualités de guitariste émérite, Riccardo NARDOCCI se paie le luxe de développer une palette vocale étendue en passant d’un registre majoritairement âpre et puissant à des poussées plus aigües. Là encore, il ne s’agit pas de faire étalage d’un savoir faire mais bien d’exprimer des émotions.

KARNYA ne peut certes pas prétendre révolutionner le Metal progressif mais il peut sans problème donner des leçons de savoir faire à quantité d’autres formations. Au final, les sensations de plaisir l’emportent sur les réserves.
Alain
Date de publication : mercredi 20 février 2013