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24/02/2013
Dirty dynamite
KROKUS
 
L’air de rien, le bassiste Chris VON ROHR a fondé KROKUS en 1975 et Dirty Dynamite est tout de même le 17ème album studio de la formation helvète. Bien que systématiquement taxé de copie d’AC/DC, le groupe a produit au début des années 80 des albums de Hard sauvagement Rock et Boogie : Metal Rendez Vous (1980), Hardware (1981), One Vice At A Time (1982), Headhunter (1983). Poussé par ses maisons de disques, le groupe se concentra même sur le marché américain, y rencontrant même un certain succès, avec Headhunter (produit par Tom ALLOM, connu pour son travail avec JUDAS PRIEST) et le nettement plus commercial The Blitz (1984, produit par Bruce FAIRBAIRN). La voie commerciale leur aliéna le public européen et aboutit à une impasse artistique et commerciale avec les albums Change Of Address (1986 , pourtant produit par Tom WERMAN, auteur de succès immenses pour CHEAP TRICK, Ted NUGENT et MÖTLEY CRÜE) et Heart Attack (1987).

Après une pause, des changements de personnel et quelques albums honnêtes, KROKUS est de retour en 2010 avec une configuration remontant à 1982 et un album solide, Hoodoo (chroniqué sur ce site : www.metal-integral.com/fr/chroniques/1659/krokus/chronique-hoodoo.html). Hormis le départ du batteur Freddy STEADY (suppléé en studio par Kosta ZAFIRIOU de PINK CREAM 69), le line up aligne les vétérans des heures de gloire : Mark STORACE au chant, Chris VON ROHR à la basse et à la production, Fernando VON ARB et Mark KOHLER aux guitares. Le groupe a même embauché un troisième guitariste en la personne de Mandy MEYER (GOTTHARD, UNISONIC, ex-COBRA), déjà présent sur l’album Hellraiser de 2006. Dirty Dynamite a été partiellement enregistré dans les mythiques studios londoniens d’Abbey Road qui virent entre autres THE BEATLES et PINK FLOYD graver des chefs d’oeuvre.

De chef d’oeuvre, il n’en sera pas question avec Dirty Dynamite qui est avant tout un chaleureux album de Hard Rock’n’Roll Boogie... à la AC/DC ! Que le groupe me pardonne mais la comparaison s’impose tant des compositions comme Rattlesnake Rumble, Bailout Blues (dont le refrain est réminiscent du All Right Now de FREE), Hallelujah Rock’n’Roll, Go Baby Go, Dög Song et Let The Good Times Roll sonnent comme des titres inédits de la période Bon SCOTT. Même riffs secs, même groove binaire, même chant gouilleur porté par le timbre éraillé de STORACE, même refrains repris en choeur. Attention, il ne s’agit pas de copies poussives mais de pépites jouissives, certes sans suprise, ultra classiques mais tellement efficace.

On notera que le groupe se permet quelques variations dont les plus savoureuses sont celles qui sentent bon le Southern Rock : le très chantant Yellow Mary, le piano et l’ambiance plus laid back sur Dirty Dynamite, le boogie sautillant à la STATUS QUO ou à la AC/DC de Powerage de Hardrocking Man (dont le refrain fait plus que penser à celui du Star Star des ROLLING STONES). Sur ces trois morceaux, on retrouve la même sève que chez les mythiques GEORGIA SATELLITES par exemple. Avec de tels titres, KROKUS signe son album le plus Rock’n’Roll de sa carrière et cela leur va plutôt bien !
Moins réussi mais plus audacieux, KROKUS reprend le Help des BEATLES pour en faire une ballade Heavy très cliché : pas du meilleur goût à mon sens mais certains aimeront et les codes sont respectés à la lettre.

Au bout du compte, Dirty Dynamite n’apporte franchement rien de neuf mais il représente une bonne flambée dans la cheminée en plein hiver et un bon moyen d’endurer l’attente avant le prochain (et hypothétique) album d’AC/DC.
Alain
Date de publication : dimanche 24 février 2013