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14/03/2013
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GENEROUS MARIA
 
Le moins que l’on puisse dire est que le rythme de la carrière de GENEROUS MARIA est bizarre. Alors nettement rattaché à la vague Stoner scandinave, le groupe s’est formé en 1998 mais n’a sorti son premier album, Command Of A New Rock qu’en 2002 (une réédition avec un nouvel artwork et des titres supplémentaires est parue en 2005). Le groupe attendit 2006 pour sortir un album salué par la critique, Electricism. Et puis, plus rien, le silence.

Jusqu’à cette résurrection sobrement et arithmétiquement baptisée III. Premier constat, énorme et évident : GENEROUS MARIA ne peut plus être rattaché à la scène Stoner. Ce qui en soi n’est pas une mauvaise nouvelle mais bien un gage d’évolution. Dorénavant, GENEROUS MARIA pratique un Hard Rock très sec, direct, allant droit à l’essentiel. Les riffs sont nerveux, le rythme binaire en diable, le chant éraillé et les refrains parfois presque Pop. On sent que le groupe a tenté de garantir à chaque composition une accroche efficace, qu’elle soit mélodique ou rythmique. Sur les titres les plus enlevés (The Power Of Denial, Black Stone, All Insane, Go It All, Evil Ways), on n’est finalement pas si éloigné que cela de l’univers canaille des défunts HELLACOPTERS. Très simple et basé sur des riffs tranchants, Anger révèle un versant plus Heavy.

D’autres compositions apparaissent plus posées, plus complexes et plus contrastées : le malsain et rampant Wicked Little Girl, le va et vient tendu de Wrong, la nouvelle version de l’angoissé Lack Of Faith (initialement présente sur le split avec SKUA en 2001). En clôture d’album, la basse bien en avant de Wasted Days renvoit même au répertoire de SOUNDGARDEN.

III aurait pu être un bon album de Rock énervé mais les atouts développés ci-dessus sont en quelque sorte anesthésiés par un son certes propre et claire mais manquant cruellement de relief. Le mixage semble avoir arasé l’énergie pourtant évidente tout autant que les arrangements astucieux ; d’où une impression de linéarité. Rageant car les compositions méritaient franchement mieux.
Alain
Date de publication : jeudi 14 mars 2013