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22/06/2013
Tänk själv
MAGNOLIA
 
Ce trio suédois publie là son quatrième album depuis 2006 et pourtant, on a l'impression qu'il s'agit d'une réédition d'un album oublié commis à la fin des années 60 par un obscur groupe de proto-Hard Rock. Vintage, MAGNOLIA l'est sans affectation ni hésitation, recréant avec naturel et faconde le Rock électrifié qui précéda de peu l'explosion du Hard Rock.

S'il faut impérativement trouver des références, évoquons avant tout donc la figure tutélaire de BLUE CHEER, avec qui MAGNOLIA possède en commun le goût du Rock'n'Roll simple et teigneux, de la saturation abusive, mais aussi un sens certain du psychédélisme. On pourrait évoquer également CREAM, pour l'importance donnée à la section rythmique, pour le sens de l'improvisation maîtrisée et pour les interventions acides et brillantes de la guitare en solo ; il s'agirait toutefois d'un CREAM dépourvu des démonstrations égocentriques. Quant aux titres les plus chauds, ils évoquent le sens inné de Boogie Blues qu'affectionnait en son temps CACTUS.

L'épine dorsale des compositions de MAGNOLIA est sans conteste la basse énorme et volubile, soutenue par un jeu de batterie intense et varié. La guitare assène des riffs secs et multiplie les solos incisifs, saturés, avec un recours à la wah wah. Si la partie instrumentale apparaît à la fois souple et puissante, le chant, très simple et clair, semble par contraste plus faible, un peu linéaire et manquant de passion. Les paroles en suédois constituent cela dit une curiosité pas déplaisante.

Dans la catégorie de plus en plus courue du Hard rétro, MAGNOLIA se distingue par des références moins évidentes que ses confrères et par une sincérité qui ne saurait être remise en cause.
Alain
Date de publication : samedi 22 juin 2013