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25/07/2013
Perils of the deep blue
SIRENIA
 
Le metal symphonique est un style réellement très apprécié de par le monde. Il n’y a qu’à voir le succès d’un groupe tel que NIGHTWISH pour s’en rendre pleinement compte. D’autres formations, moins mainstream, certes, mais talentueuses, toutefois, composent et sortent régulièrement d’excellents albums. C’est le cas aujourd’hui des norvégiens de SIRENIA, menés par le multi-instrumentiste Morten VELAND, qui viennent d’accoucher de leur sixième bébé, joliment prénommé Perils Of The Deep Blue. Comme vous le savez sûrement déjà, le leader du quatuor scandinave a été membre important d’un autre groupe nommé TRISTANIA qui, par pur hasard (ou pas), vient également de mettre son nouveau méfait dans les bacs. Par ailleurs, SIRENIA a fait, dans sa relativement courte carrière, l’objet d’un nombre important de changements de line-up, principalement au niveau des chanteuses. En l’espace de cinq petites années, le groupe aura compté pas moins de 3 vocalistes féminines (la française Fabienne GONDAMIN sur At Sixes And Sevens en 2002 ainsi que les nordiques Henriette BORDVIK et Monika PEDERSEN respectivement sur An Elixir For Existence en 2004 et Nine Destinies And A Downfall en 2007), sans compter les musiciens eux-mêmes, ce qui fait de celui-ci l’un des plus « instables » de la sphère metal européenne. Mais, depuis l’opus The 13th Floor, qui a vu le jour en 2009, et l’arrivée d’une frontwoman espagnole, Pilar Gimenez GARCIA, surnommée sobrement Ailyn, le navire SIRENIA a pu trouver son rythme de croisière et nous offrir une efficace et presque extraordinaire trilogie musicale, dont cette nouvelle rondelle, Perils Of The Deep Blue fait partie intégrante. Comme quoi, le soleil ibérique a du bon…Et celui de France également, vu que ce CD a été enregistré aux Sound Suite Studios de Marseille…

Même si le quatrième album des norvégiens, le premier avec la jolie Ailyn, n’a pas été vraiment bien reçu par les fans et les médias qui l’ont passablement descendu, à tort selon moi, car il s’agissait d’un album de transition destiné à présenter la petite newbie, The Enigma Of Life (2011) et Perils Of The Deep Blue ont, quant à eux, plus de charisme et de fougue. Ce qui a été initié sur The Enigma Of Life, SIRENIA le perpétue sur cette nouvelle offrande. En 2011, les orchestrations et les ambiances étaient encore bien plus présentes que par le passé. De même, les riffs death se faisaient plus incisifs, plus rudes. Cette année, Morten et ses collègues utilisent à nouveau les mêmes éléments, bien que le ton de Perils Of The Deep Blue soit légèrement plus progressif et les compositions plus teintées d’ambiances ténébreuses bienvenues, à l’image du premier single issu de ce 6ème disque, Seven Widows Weep, qui est une chanson vraiment séduisante. Je dirais même ensorcelante. Passages orchestraux grandiloquents, grunts à gogo, passages en voix claire cristalline d’Ailyn, nappes de claviers atmosphériques et lignes rythmiques endiablées : voici tout ce qui fait de ce Perils Of The Deep Blue l’un des meilleurs albums du groupe. Celles et ceux d’entre vous qui reprochaient à Morten de ne pas être plus aventureux sur le plan de la composition et à Ailyn de posséder un organe vocal trop pop, vous ne pourrez que vous excuser auprès d’eux après avoir écouté ce chef d’œuvre. Car oui, cette galette est bien un chef d’œuvre, appelons un chat un chat…De bout en bout, on a à faire à des titres musclés, bien ficelés, inspirés et magnifiquement portés par le duo Morten VELAND/Ailyn et leurs timbres qui se marient à merveille autant sur les morceaux frénétiques (Seven Widows Weep, My Destiny Coming To Pass, Profound Scars) que sur des titres plus lents (The Funeral March, Chains, A Blizzard Is Coming, par exemple) ou épiques (Stille Kom Døden et ses 12 minutes de puissance). Les autres chansons sont toutes aussi bonnes que celles citées ci-dessus. Aucun remplissage n’est à déplorer sur ce Perils Of The Deep Blue, dont la production claire et clinquante, dont Morten VELAND himself s’est occupée, magnifie chaque piste avec majesté.

Bien que la voix d’Ailyn peut énerver certaines et certains d’entre vous, chères lectrices et chers lecteurs, à cause de son côté Kylie MINOGUE, elle progresse pour sûr d’année en année et interprète merveilleusement chaque composition de ce nouvel effort commun, notamment Cold Caress, Blue Collen et l’introduction Ducere Me In Lucem, où sa voix céleste fait carrément frissonner. Morten VELAND a réussi un véritable tour de force en nous proposant un album magique, où l’énergie et les lignes de chant guttural laissent une place prépondérante à la délicatesse et la luminosité d’Ailyn. Cet album est irréprochable. Il n’y a aucun défaut. Même la pochette, réalisée par Anne STOKES et représentant une sirène, est d’une beauté sans pareille. La formation a mis toutes ses tripes, son âme et son cœur dans la construction de cet ouvrage musical et cela s’entend dans l’ensemble des 14 titres, dont un bonus, qui figurent ici. En toute sincérité, la nouvelle galette de TRISTANIA fait bien pâle figure à côté. Même si je n’irai pas jusqu’à affirmer que Perils Of The Deep Blue est un monument du metal symphonique, il me faut bien reconnaître que ce dernier opus de SIRENIA ne laissera personne indifférent et se rapproche énormément d’albums cultes tels que Wishmaster ou Once des caréliens de NIGHTWISH en terme de qualité. Un bon point pour la formation norvégienne qui, grâce à ce pas décisif dans sa carrière, arrive enfin à se faire une place parmi les leaders du genre. En résumé, Perils Of The Deep Blue est LE chef-d'oeuvre symphonique de ce premier semestre 2013 !!
神の知恵
Date de publication : jeudi 25 juillet 2013