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28/09/2013
Outlaw gentlemen & shady ladies
VOLBEAT
 
Dire que ce cinquième album des Danois de VOLBEAT est déterminant relève de l'euphémisme. A force d'albums solides et de tournées incessantes, le gang de Michael POULSEN est en passe de s'imposer comme une valeur sûre et cet album se doit d'être celui de la confirmation. Le fait est qu'une première écoute met clairement en avant les intentions du groupe : convaincre un large public grâce à des compositions très accessibles et ultra mélodiques.

Ne faisant pas partie des fans de la première heure, je ne vais pas hurler à la trahison mais tenter de peser les forces et les faiblesses de cet album. Les forces tout d'abord. Les compositions possèdent effectivement une ossature clairement dessinée, les mélodies sont charmeuses et les arrangements efficaces. La production de l'ex-ANTHRAX Rob CAGGIANO (devenu en cours de route membre du groupe) est très claire et très puissante. La maîtrise instrumentale et vocale n'est jamais prise en défaut ; on appréciera tout particulièrement les nombreux plans de guitares jumelles qui rappellent immanquablement THIN LIZZY (The Sinner Is You). Outlaw Gentlemen & Shady Ladies est au bout du compte un album très agréable à écouter, très positif dans son ambiance générale. Il se pourrait qu'il cartonne dans les charts US, voire européens.

Cela dit, il y a quelques ombres au tableau. Tout d'abord, l'album est un poil trop long et la qualité des compositions n'est pas telle que l'attention se maintienne de bout en bout. Ensuite, certains morceaux parmi les plus accessibles sont à la limite de la facilité (The Sinner Is You, My Body, Pearl Hart et Lola Montez notamment). Enfin, même si la production assure une cohérence à l'ensemble, on sent que le groupe effectue par moments un grand écart stylistique. Entre des titres mélodiques trop légers et des velléités plus foncièrement Metal, VOLBEAT oscille et surtout n'innove pas beaucoup. Ainsi, le duo avec King DIAMOND, Room 24, est un solide mais peu surprenant exercice de style décalqué du répertoire du chanteur grimé. A plusieurs, l'influence du METALLICA le plus accessible pèse (Dead Man Rising, le phrasé de The Hangman's Body Count, les rythmiques de Doc Holliday). Les influences Country & Western sont certes exotiques dans le milieu du Metal mais elles demeurent ici assez anecdotiques, quoique sympathiques (l'instrumental Let's Shake Some Dust, l'entraînant duo Lonesome Rider avec la Britannique Sarah BLACKWOOD, l'introduction de Doc Holliday, l'introduction en forme de ballade Heavy Our Loved Ones).

Par contre, quand VOLBEAT fait parler la poudre à sa manière, on a droit à l'irrésistible rouleau compresseur Black Bart. Au final, cet album laisse une impression paradoxale, la qualité et le feeling positif le disputant à un manque de frisson et d'audace.
Alain
Date de publication : samedi 28 septembre 2013