Originaire de Nîmes, RAFER a accompli un travail considérable sur son premier album, The Black Hole Day. En effet, dès l’été 2012, j’ai pu en découvrir une première version, dont le pressage définitif, qui vient de paraître, se détache sensiblement. Dès la première écoute, ce dernier révèle le professionnalisme de ses auteurs : tant la qualité d’enregistrement que le mixage, remarquables, laissent augurer du meilleur. Sur le fond, le quintette met en valeur des influences variées. De prime abord, des riffs dynamiques, parfois syncopés (The Black Hole Day), évoquent un Hard Rock efficace, quoique plutôt classique. Dans ce contexte, les choix de production apparaissent appropriés. Ainsi, les guitares ne sont pas les seules à l’honneur : l’introduction de Nobody Cares repose par exemple largement sur la basse, tandis que les six-cordes de Sensitive Tripes s’effacent devant la section rythmique.

Toutefois, RAFER se distingue de la majorité des productions du genre par le style adopté par son chanteur David CHARRE. Celui-ci durcit le discours par son grain de voix (The End Of Semblance) et son recours au chant saturé (Nobody Cares). Il en résulte une connotation Thrash, particulièrement identifiable sur les titres Serial Killer et Last Way To Bangkok. En outre, la formation explore à l’occasion le champ du Rock alternatif, notamment sur l’excellent Under The Rising Sun ou encore le lourd Guru.

Enfin, il convient de saluer la maîtrise technique affichée par les musiciens, en particulier les guitaristes, dotés d’une dextérité impressionnante. The End Of Semblance, ou Sensitive Tripes, par son solo, se montrent éloquents à cet égard. The Black Hole Day constitue donc un album riche et satisfaisant, dans lequel la seule réserve tient à un It All Falls Down légèrement moins inspiré, car trop proche de The End Of Semblance.

RAFER :

Ralph SCHWERDORFFER : Guitare
Florian MERINDOL : Guitare
Patrice GIMENEZ : Basse
Vincent BARNAVOL : Batterie
David CHARRE : Chant

Chouman
Date de publication : dimanche 13 octobre 2013