Sonnez et résonnez, trompettes annonciatrices de la fin du monde ! Roulez et écrasez tout sur votre passage, tambours battants !

Il ne semble guère loin l'archange Gabriel lorsque résonnent les premières notes de cet Ultimatum, nouvel album - et non pas "ultime album" - de nos vétérans du Speed Metal racé.

Une bien bonne nouvelle, et pourtant, ADX revient (presque) de loin. Car en 2011, lorsque sort Immortel, le sort vient s'abattre sur le label du groupe, XIII Bis (label qui avait réédité en son temps Exécution et publié une compil ainsi que Résurrection) dont l'équipe est remerciée sans autre forme de procès. Résultat: ce très bon album ne bénéficie d'aucune promotion, et se noie ainsi dès sa naissance. Peu de concerts suivent, la santé de Dog l'oblige à s'éloigner du groupe le temps de sa convalescence et, fin janvier 2013, le "facétieux" Klod, qui tenait la basse depuis la reformation d'ADX en 2006, se voit indiquer la direction de la sortie. Pourtant, un titre comme Immortel est aussi révélateur de l'esprit conquérant d'ADX, qui, loin de baisser les bras, recrute Julien, jeune bassiste de 26 ans. La sagesse n'attend pas le nombre des années, dit on?

Eh bien la preuve, c'est ce nouvel album, truffé de références au glorieux passé des Picards. A commencer par l'illustration de couverture dont la guillotine évoque naturellement le tout premier méfait d'ADX, Exécution. Cette fois, l'instrument de mort est cerné par les flammes de l'enfer, flammes que survole notre éternelle amie la sorcière. Ou encore, dans une moindre mesure mais comme un vrai clin d'oeil, cette signature chez Verycords dont l'équipe dirigeante est constituée d'anciens de... XIII bis.

Certains attendaient d'ADX un retour à ses sources musicales, à un speed metal aux guitares ravageuses et destructrices, au chant hargneux et rageur, aux rythmiques de plomb, lourdes et rapides à la fois. Ceux-là auront de quoi se satisfaire. Car les guitares à la précision chirurgicales de Betov et celles ravageuses et sanglantes de BY font autant d'étincelles que de merveilles tout au long des Commando Suicide, Paracelse, Red Cap, 1572, Le Dernier Carré ou Divine Menace, véritables morceaux de bravoure et briseurs de nuques en puissance tous marqués de l'esprit unique et si particulier d'ADX, qui se frotte à la "balade" avec le moyen Les Coeurs Eteints, seul titre moins percutant de l'album, et nous offre une reprise en français de King Of Pain, pas le titre de THE POLICE, non... celui de Weird Visions, unique album qu'ADX a chanté en anglais. On reste cependant dans un univers parfaitement familier, propre au quintette.

Un esprit reconnaisable aussi par le chant hargneux et puissant d'un Phil dont la voix continue de briller malgré les années qui passent. Dog, quant à lui, semble parfaitement remis de ses problèmes de santé, et s'acharne comme jamais sur ses futs avec un sens du rythme et de la frappe qui le distingue toujours autant de ses pairs. Et le p'tit dernier, alors? Sa place est sans aucun doute au sein de ce groupe. Mieux: il semble en faire partie depuis de nombreuses années...

Avec Ultimatum, ADX revient en force et en forme. Tellement, d'ailleurs que le groupe va même jouer pour la première fois au Canada dans quelques semaines. C'est dire la confiance que tous portnent au groupe. Alors, si nos lointains cousins sont séduits, nous laisserons nous tenter par les sirènes du chauvinisme avec d'autant plus de fierté qu'ADX nous offre, une nouvelle fois, un album de très grande qualité. Une habitude depuis Division Blindée... ADX semble bien reparti pour un grand tour.

metalmp
Date de publication : dimanche 2 mars 2014