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01/05/2014
All you can eat
STEEL PANTHER
 
Voici encore un album qui va faire jaser du côté des "puritains" (américains et autres), des gens de "bonne famille" et des personnes qui se pensent "bien comme il faut".

Voici aussi un album qui va interpeler nos chers politiques qui ont une propension à avoir un détecteur de foufounes en guise de cerveau...

Voici, enfin, un album qui va faire se plier en quatre tous les amateurs d'humour qui tape en dessous de la ceinture. Mais qui tape grave en dessous, et sans limite aucune.

Les amateurs de STEEL PANTHER les savent, ces mecs là ont monté leur groupe en guise de parodie du hair metal des années 80 et ne traitent de rien d'autre que de cul, de sexe, et, en quantité plus raisonnable, de luxure. Bref, un groupe classé X et qui fait tout pour le rester bien qu'une once d'auto-parodie est également présente avec The Burden Of Being Wonderful.

Avant même de lancer l'écoute de cet album, le message est clair: "âmes sensibles s'abstenir"... S'imaginant à la table de la Cène, STEEL PANTHER s'en prend directement aux chrétiens, remplaçant neuf apôtres par autant de femmes, dont, étonnamment, aucune ne semble s'intéresser à Michael STARR, assis à la place de Jésus... Le titre All You Can Eat prend dès lors tout son sens, et n'a, de fait, qu'un rapport direct avec la nourriture charnelle...

La suite n'est pas à détailler. Les textes sont tous à prendre à je ne sais quel degré (69ème, j'imagine!), ultra sexistes, la misogynie de l'ensemble étant plus qu'exacerbée... En gros, si vous êtes du genre facilement choqué, passez votre chemin, car les Pussywhipped, Gangbang At The Old Folks Home ou Bukkake Tears ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles. Encore moins Gloryhole qui commence pourtant bien précisant que "There's a place in France where the girls dance naked" mais dont la suite est plus évocatrice que ne le fut en son temps le Girls Girls Girls de MOTLEY CRUE (rappelez-vous: "Crazy Horse, Paris France, forgot the names rembember romance"... Soft, vraiment soft).

Dans le cas contraire, et si vous aimez le VAN HALEN des 80's et les petits cris de vierge effarouchée que poussaient David LEE ROTH, si vous êtes amateurs de ce grand guignol que fut le glam US de cette même période, si vous aimez les guitares rageuses, directes, chantantes, les refrains immédiats, les rythmes enlevées et qui font taper du pied, si vous aimez CINDERELLA, SKID ROW, KIX ou encore POISON ou GREAT WHITE, alors foncez.

Car si STEEL PANTHER cherche à choquer pour choquer par ses paroles (pas si) faciles, il le fait avec tout le talent de musiciens de haut niveau. Michael STARR est un chanteur hors pair, Satchel a un sens du riff que ne renierait pas un Eddie VAN HALEN ou un George LYNCH, et la section rythmique composée de l'efféminé bassiste Lexxi FOXX et du batteur Stix ZABINIA apporte une structure solide à la redoutable efficacité.

Une réussite qui ne mérite qu'une question: combien de temps ce cirque peut-il tenir et séduire ? STEEL PANTHER, qui a débuté en tant que formation parodique, saura-t-il se renouveler afin d'éviter de devenir l'arroseur arrosé, en ne se transformant pas rapidement en une auto parodie ridicule ?

Pour l'heure, mes bien chers frères et sœurs, suivons simplement le premier commandement de STEEL PANTHER et let's Party Like Tomorrow Is The End Of The World !
metalmp
Date de publication : jeudi 1 mai 2014