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02/05/2014
Check 'em before you wreck 'em
ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL
 
Revoilà les dignes héritiers du Rock sale et lourd tel qu'immortalisé au début des années 70 par des formations comme le MC5, les DEVIANTS ou les PINK FAIRIES. Avant toute considération musicale, saluons l'univers visuel extrêmement cohérent du groupe entre un look de bikers anglais déjantés et un volatile mascotte qui rappelle les pochettes de BUDGIE.

Comme sur son opus introductif (Don't Hear It... Fear It, 2012), le trio anglais ne fait pas dans la fioriture, que ce soit dans le son ou dans les compositions. Le son tout d'abord : live, direct, tout en riffs gras et batterie sèche. C'est bien simple, on a l'impression que guitare et basse ont été captées directement en sortie d'amplis tellement ça crépite. Inutile de préciser que les productions cliniques et compressées actuelles sont à des années lumière et que l'auditeur doit plutôt s'attendre à un son garage digne de la fin des années 60 ou du tout début de la décennie suivante.

Propulsées par un sens de l'urgence quasiment punk, les compositions vont généralement à l'essentiel, proposant un Rock dur et sale, avec toutefois quelques titres plus nuancés, au premier rang desquels on trouve le long (plus de huit minutes), lent et rampant Captain Merryweather, ou Late Nite Mornings et ses mélodies tordues progressant de manière tortueuses durant plus de sept minutes. Dans ces titres, l'esprit Jam Rock plane comme au bon vieux temps de BLUE CHEER.

Vous l'aurez compris, cet album sent la graisse de vidange, la bière éventée et nous ramène au Rock dur le plus primal, dans l'esprit des formations déjà citées mais aussi des premiers pas de MOTÖRHEAD. Avec une telle attitude et de telles références, ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL représente à merveille le genre de groupe infréquentable que l'on adore fréquenter.
Alain
Date de publication : vendredi 2 mai 2014