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07/02/2015
Dracula : swing of death
Jorn Lande & Trond Holter
 
Décidément, cet immense chanteur qu'est Jorn LANDE va de projets en projets sans jamais se stabiliser, faute sûrement de rencontrer avec l'un ou l'autre un succès à la mesure de son talent vocal. Au fil des ans, il aura marqué de sa voix puissante et chaude quelques albums marquants et beaucoup d'autres plus passe-partout. En apprenant la sortie de cet Opera Rock placé sous le signe de plus fameux vampire de l'imaginaire occidental, on pouvait craindre le pire.

Réalisé avec Trond HOLTER, le guitariste qui l'accompagne dans son groupe solo JORN (qui sévit en outre au sein de WIG WAM), Swing Of Death s'avère finalement une bonne surprise. Certes, le duo ne cherche pas à éviter l'emphase souvent caractéristique aux Operas Rock : arrangements orchestraux, guitares néo-classiques, lignes de chant rugissantes ou ouvertement romantiques, chant féminin sur quatre titres, le festival est complet ! Pour autant, l'ensemble ne sonne pas ampoulé, encore moins ridicule. Sûrement parce que tous ces éléments, tous ces arrangements sont avant tout au service de solides compositions, efficacement structurées et généreusement pourvues de mélodies prenantes. On a droit à des morceaux de Heavy Metal et de Heavy Rock bien rentre-dedans : River Of Tears, Walking On Water, Save Me, True Love Through Blood... Mais s'il n'y avait que ceux-là, on se lasserait. Tout l'intérêt réside dans la cohabitation de ces pièces musclées avec des pépites plus mélodiques : le très Pop et irrésistible Swing Of Death, les arrangements de piano, mandoline, de guitare espagnole sur Masquerade Ball (tour à tour poignant et bondissant). Même les titres les plus carrés sont illuminés par des arrangements pertinents, comme ce solo de guitare celtique sur Walking On Water (qui rappelle furieusement le Gary MOORE de Wild Frontier).

Tous les interprètes assurent royalement. En premier lieu, Jorn montre toutes les facettes de son talent en variant ses interventions. On l'entend certes dans dans son célèbre registre rauque et puissant, dans la lignée de DIO. Il introduit fréquemment ces nuances chaudes qui révèlent l'adepte de David COVERDALE. Surtout, il se révèle tout à fait convaincant sur les mélodies music hall et triomphalement Pop du morceau Swing Of Death.
Son acolyte Trond HOLTER ne chôme pas, alignant sans coup férir des solos ébouriffants et des riffs gavés de testostérone.

Il est évident que les fans de Jorn trouveront plus que leur compte sur cet album ; ceux qui s'étaient lassés peuvent également revenir. Les fans de Heavy Metal rutilant et théâtral (notamment ceux qui espèrent la résurrection de SAVATAGE) seront immanquablement comblés.
Alain
Date de publication : samedi 7 février 2015