18 / 20
22/03/2015
Non euclidean spaces
ANTHROPIA
 
J'ai découvert ANTHROPIA en 2009 avec The Chain Reaction. La claque que j'ai reçue quand j'ai écouté ce disque ! Alors vous pensez bien que j'étais impatient d'écouter la suite. Mais ne voyant rien venir, je pensais, à tort, que le groupe avait disparu. Que nenni ! Et Non-Euclidean Spaces est là pour nous le rappeler.

ANTHROPIA s'est formé à Nice en 2003. Tout d'abord constitué du seul Hugues LEFEVRE (accompagné, si mes souvenirs sont bons du batteur Damien RAINAUD, le multi instrumentiste sort en 2006 un premier album, The Eyrin Chronicles : Part 1 proposant un Métal épique et progressif. L'oeuvre est à la hauteur de l'ambition même si elle présente quelques longueurs. Afin de défendre ce disque sur scène, "Hugo" s'entoure d'un vrai groupe, toujours d'actualité : Nathalie OLMI et lui partagent avec brio le chant, Yann MOUHAD les guitares, tandis que Julien NEGRO occupe le poste de bassiste. Parallèlement, Hugo monte son propre label, Arcada Records.

La formation devient unité et enregistre en 2009 The Chain Reaction, monument Heavy Progressif qui flirte avec le gigantisme de DREAM THEATER. Suivra un témoignage acoustique avec Acoustic Reactions, live enregistré à Monaco qui parait en 2010 et sur lequel on retrouve aussi des reprises de TOTO, EXTREME et IRON MAIDEN.

Et puis, plus rien. jusqu'à ce mois de mars 2015 et l'arrivée dans les bacs de Non Euclidean Spaces. Les amateurs l'auront deviné rien qu'au titre : ANTHROPIA s'intéresse ici à l'univers indescriptible de maître LOVECRAFT au travers de 12 titres variés, prenants et intrigants. L'écrivain aurait sans doute apprécié l'hommage rendu à son oeuvre, notamment les mythes de Chtulu.

L'auditeur est invité à suivre les traces de R.C., Randolf CARTER, qui, bien malgré lui, explore des univers troubles et inquiétants. Après une introduction à la fois légère, aérienne et aquatique, ANTHROPIA nous entraîne dans un monde fait ici de lourdeur et de sons hypnotiques, là d'évocation d'un passé révolu, là encore de parfums orientaux, un monde que magnifie le chant de Nathalie OLMI qui confirme être, avant tout, une chanteuse de Rock dont la voix peut être puissante, rauque, douce, directe... Bref, elle sait s’adapter aux différentes ambiances et nécessités, tandis que les guitares s'affrontent régulièrement dans des duels épiques et hypnotiques.

De lourd et rapide (The Melancholy Of R.C.) on traverse des lieux qui semblent hantés (Silver Twilght Lodge) avant de pouvoir souffler un peu et de retomber dans un univers plus inquiétant encore (The Part Of Them In Me et Unknown Kadath) ou plus jazzy et rassurant (When The Stars Come Right). Tout est ici travaillé et réfléchi pour emporter l'auditeur dans un autre monde, et pas forcément celui dont on rêve. La durée des chansons ajoute encore à l'inquiétude et si seuls trois morceaux sur les douze de l'album tombent en dessous de 5', on ne voit pas le temps passer tant les décors sonores varient.

Doté d'une production et d'un artwork superbes, Non-Euclidean Spaces place ANTHROPIA parmi les très grands du Métal Progressif international. Pas étonnant que l'on retrouve des particpations de Arjen LUCASSEN (AYREON) ou Edu FALACHI (ANGRA) qui, eux aussi, voient en ANTHROPIA un groupe à découvrir d'urgence. Espérons seulement qu'ANTHROPIA puisse trouver un vrai public, tourner, pérenniser sa démarche afin de na pas laisser les années s'écouler...

metalmp
Date de publication : dimanche 22 mars 2015