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10/04/2015
Troubled waters
DENIZEN
 
Avec deux démos (dont une au format album) et deux albums officiels (Snatches Into Uproar en 2009 et Whispering Wild Stories en 2011), les Français de DENIZEN ne sont assurément plus des novices au moment de se présenter à nous, munis de leur troisième album, Troubled Waters, enregistré pour le compte du label italien Argonauta. Loin de s'assagir avec le temps et l'expérience, nos quatre Sudistes reviennent plus agités et teigneux que jamais.

Certes, DENIZEN est affublé de l'étiquette Stoner. Pour autant, il serait parfaitement vain de chercher dans ces eaux troubles une quelconque trace d'ambiances enfumées, de trip lysergique, de passages planants. De même, DENIZEN préfère les riffs rugueux et les sonorités rêches, plutôt que les rythmiques ultra-épaisses propres au Stoner Rock. En fait, DENIZEN se raccorde au Stoner par sa branche la plus Rock'n'Roll. On peut même affirmer que le groupe adopte une posture franchement déglinguée qui frôle l'attitude Punk. A de nombreuses reprises, les guitares se font ouvertement grinçantes, en plein filiation avec le MC5. De même, le chant, écorché et braillard se contrefout totalement d'assurer des lignes vocales bien cadrées, préférant les dérapages aboyés.

Dans la dernière partie de l'album, DENIZEN revendique des influences Southern Rock de bon aloi, comme la guitare slide sur le bref morceau acoustique Time To Leave ou en complément des riffs plombés du ravageur Enter Truckman. En clôture d'album, Moonwalk Blues se fait plus Heavy, plus rampant, avec une ambiance poisseuse.

DENIZEN, c'est du Heavy Stoner Rock exutoire, foutraque, pas poli pour un sou, servi avec aplomb et verve, et tant pis pour les convenances. Bref, des garnements héritiers du proto-Hard Rock à la BLUE CHEER, du Garage Rock et du Punk le plus Rock'n'Roll. Grinçant !
Alain
Date de publication : vendredi 10 avril 2015