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17/10/2015
Cobras and fire : the mastermind redux
MONSTER MAGNET
 
En 2014, MONSTER MAGNET publia The Last Patrol, un splendide manifeste de Heavy Rock psychédélique. Les compositions en étaient tellement solides que l'esprit sublimement dérangé à l’œuvre au sein de MONSTER MAGNET, Dave WYNDORF, décida de consacrer un album entier à des versions tout aussi différentes que complémentaires et fantastiques. L'album Milking The Stars : Re-imagining The Last Patrol fut une réussite éclatante, récompensant une démarche audacieuse.

Car oui, les meilleurs albums de MONSTER MAGNET sont ceux qui témoignent d'une inventivité et d'une audace sans bornes. On pense à Spine Of God (1991) et encore plus à Dopes To Infinity (1993). Après quoi, le temps de trois albums (Powertrip, God Says No et Monolithic Baby)le groupe opta pour un gros son à cheval entre le Hard Rock'n'Roll et le Big Rock. Couillu mais relativement calibré. Il faudra attendre 4-Way Diablo (2007) et Mastermind (2010) pour voir le groupe revenir à une formule plus directe, plus viscérale, plus authentique en somme. C'est ce dernier album qui se voit aujourd'hui offrir un traitement analogue à The Last Patrol. En terme de démarche, Cobras And Fire fait donc office de pendant à Milking The Stars, en ce sens qu'il ne s'agit pas seulement d'une collection de remixes mais bien d'une réécriture ou d'une réinterprétation (selon les cas).

La réussite est une nouvelle fois au rendez-vous, tant cet opus cadet apparaît comme complémentaire à son aîné. Ici, c'est la dimension psychédélique qui enrichit le son, en troublant la rêche électricité initiale à coups de diaprures subtiles et de zébrures acides. Les mélodies d'origine sonnent de manière aussi impérieuse que sur Mastermind. Toutefois, la puissance des rythmiques s'énonce de façon plus détournée, plus vicieuse, parfois plus majestueuse et lourde qu'impétueuse. Au final, on éprouve un plaisir différent mais bien réel à découvrir ces nouvelles constructions sur des trames déjà connues.

Peut-être Cobras And Fire n'atteint-il pas la magnificence de Milking The Stars mais cette légère différence qualitative est strictement proportionnelle à celle séparant Mastermind, excellent album, de The Last Patrol, authentique merveille. Qu'on ne s'y trompe pas donc, cette double activité de relecture ne témoigne pas d'un essoufflement artistique de Dave WYNDORF mais incarne au contraire avec superbe sa liberté artistique totale.

Vidéo de Watch Me Fade :
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Alain
Date de publication : samedi 17 octobre 2015