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25/11/2015
Three(p)
RETURN FROM THE GRAVE
 
D'habitude, nous chroniquons des albums mais j'ai eu une vive envie de mettre en avant ce EP trois titres du quartette transalpin RETURN FROM THE GRAVE ; déjà en 2014, nous écrivions le bien que nous pensions de leur second album, Gates of Nowhere (chronique ici : cliquez ici). La qualité des trois compositions ici proposées nous fait regretter que le groupe ne propose pas d'ores et déjà un troisième opus au long cours.

La particularité du son de RETURN FROM THE GRAVE consiste à combiner de fortes influences BLACK SABBATH et une intensité rythmique tout à fait moderne. C'est la combinaison des deux facettes qui évite au groupe de n'être qu'une formation revival parmi des centaines d'autres. Détaillons cette alchimie. Attachons-nous d'abord, une fois n'est pas coutume, à la section rythmique qui se caractérise par un jeu de batterie très lourd et puissant mais aussi mobile et riche, formule qui anime constamment les morceaux. Cela laisse du champ pour la basse qui développe un jeu très agile, avec un son très tendu, le tout étant fidèle au style particulier développé par Geezer BUTLER. Si l'on ajoute les tonalités pour le moins abrasives de la guitare, on constate des rythmiques particulièrement épaisses et intenses, bien que conservant souplesse et vivacité.
Le chant, nasillard et un peu lointain dans le mix, rappelle inévitablement le timbre du jeune Ozzy OSBOURNE, sans que l'on verse dans la parodie.

Hormis cette interprétation intelligemment équilibrée entre les influences 70's et une puissance très actuelle, le groupe propose des compositions savamment écrites et agencées. Timelessness ouvre les débats en majesté : plus de neuf minutes évoluant de séquences ultra-percutantes (l'introduction déblaye tout sur son passage) en passages à la fois lourds et atmosphériques, aussi fascinants et magnifiques que ceux proposés par BLACK SABBATH sur Heaven And Hell et Mob Rules. Le résultat global s'avère presqu'épique.
En comparaison, Soul's Grim (dont vous pouvez voir la vidéo ici : cliquez ici) apparaît plus concis, plus classique dans sa construction, avec une combinaison de lourdeur et de mélancolie qui emporte l'adhésion.
Avec ses presque huit minutes au compteur, Sough est le morceau le plus Doom du lot, avec son tempo lent, ses riffs rampants, sa rythmique grondante, le tout interrompu par un passage en chant clair et plaintif, aux mélodies simples et presqu'inquiétantes. Le pachyderme métallique reprend bien sûr sa pesante progression, puis une petite accélération intervient pour un final dont l'intensité va crescendo. C'est maîtrisé de bout en bout et tout simplement magnifique !
Vite, un nouvel album sans tarder !
Alain
Date de publication : mercredi 25 novembre 2015