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25/02/2016
Jupiter rose
BANQUET
 
Des corps nus languides dans un cadre naturel, des couleurs un peu passées, une mise au point un peu floue. Un groupe originaire de San Francisco. Autant d'indices codés qui orientent du côté du Rock psychédélique. Et pourtant, BANQUET est bel et bien une formation qui pratique un Rock on ne peut plus fougueux et remuant ! Comme quoi il faut se méfier des apparences, même quand elles sont intentionnelles.

Avec seulement sept compositions pour un total d'à peine plus d'une demie heure, BANQUET joue à fond la carte de l'urgence, du Hard Rock qui puise ses racines aussi bien dans le Rock le plus teigneux que dans le Hard Rock nerveux et élégant. Ce que privilégie avant tout la quartette, c'est l'énergie pure, délivrée avec un sens inné de l'urgence, avec une intensité d'habitude réservée aux prestations scéniques. Hormis les six minutes et demi de Burning Bridges, les compositions sont ramassées et vont à l'essentiel.
Garant principal du train d'enfer ici mené, le batteur Damon LOCKABY fait pétarader sa caisse claire en rafales sèches et cingle ses cymbales comme un sadique. Son acolyte de section rythmique, le bassiste Eric KANG, joue en lead, avec un style alerte et un gros son métallique que Lemmy aurait adoubé sans réserve.
Evoluant au-dessus d'un tel brasier rythmique, les deux compères guitaristes, Doug STUCKEY et Brandon CHESTER ne se sentent pas obligés d'aligner des riffs épais ; ils préfèrent une approche plus incisive et surtout ils multiplient les plans gémellaires. On pense à un THIN LIZZY en acier trempé, voire à du LYNYRD SKYNYRD teigneux. Par ailleurs, les deux guitaristes aiment placer de brèves mais crépitantes interventions solo, avec un effet électrisant garanti. C'est dans ce domaine, dans cette fournaise de guitares que l'héritage psychédélique s'exprime le plus, dans le sillage des magnifiques aînés que furent John CIPOLLINA et Jorma KAUKONEN.
Moins soucieux de justesse que de véracité, le chant assuré par STUCKEY manque encore de puissance et d'assurance mais le bougre compense en y mettant les tripes.

Au total, le temps passant vite, on prend ce Jupiter Rose comme une bouffée chaleureuse, vivifiante, annonciatrice de développements discographiques futurs alléchants.
Alain
Date de publication : jeudi 25 février 2016