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30/04/2016
Desire's magic theatre
PURSON
 
En 2013, j'avais fait l'acquisition du premier album de ce groupe britannique menée par la chanteuse et guitariste Rosalie CUNNINGHAM, The Circle And The Blue Door, et j'avais retiré de ce Rock ténébreux des sensations positives, sans être affolant. Dans le genre rétro années 60-70 et ésotérique, certains de leurs camarades d'écurie de l'époque, le label Rise Above, semblaient évoluer un cran au-dessus, à l'instar des canadiens de BLOOD CEREMONY. Depuis, le groupe a signé sur un structure plus puissante, à savoir Spinefarm, ex-maison de disques indépendante, depuis dix ans adossée à la major Universal. Fort de ce support, miss CUNNINGHAM a lâché la bride en laissant libre court à ses influences nombreuses et colorées, pour la plupart issues de la décennie magique 1965-1975.

Rien que l'artwork de la pochette donne une indication majeure en direction du psychédélisme, dans ses dimensions musicales, visuelles et thématiques. Selon les propres termes de la chanteuse, PURSON livre là ce qu'elle considère comme son Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, mythique album psychédélique des BEATLES (et joyau de production, grâce au défunt producteur George MARTIN). Sans bien entendu atteindre ni même frôler la perfection troublante de cet album légendaire, Desire's Magic Theatre transpire du plaisir que la formation a pris à plonger dans les sonorités troubles et acides du psychédélisme : claviers vintage, échos et pré-échos, bruitages, effets sur la voix, guitares flottantes, cuivres et flûte occasionnels... C'est un véritable festival, presque une démonstration.

Dans une ambiance théâtrale assumée (le groupe évoque sans ambages le monde du cabaret), Rosalie CUNNINGHAM déploie son timbre médium, pouvant se moduler avec aisance vers les basses et des aigus relatifs. Outre l'attirail psychédélique évoqué ci-dessus, l'instrumentation conserve un côté assez carré et direct, finalement très Rock, pas si éloigné que cela du maniérisme nerveux Glam Rock. Le groupe risque avec succès des incursions Pop, mais n'hésite pas à complexifier la donne avec des saillies progressives (JETHRO TULL, BLACK WIDOW) et Folk chatoyantes (STEELEYE SPAN, FAIRPORT CONVENTION).

Même s'il manque encore des titres qui feraient office de classiques instantanés, je ne peux pas nier le caractère lumineux de cet album kaléidoscopique, avec juste ce qu'il faut de plages plus sombres pour maintenir un juste équilibre. Je ne peux qu'encourager PURSON à persévérer dans la voie de l'exubérance et de l'exploration.

Vidéo de Electric Landlady : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 30 avril 2016