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04/06/2016
Non serviam
ADX
 
Neuvième album studio pour ADX (en excluant Terreurs, réenregistrement en 2010 de La Terreur de 1986). Pour moi qui fut un inconditionnel du groupe dès leur premier album, l'énorme exécution de 1985, il y a quelque chose de presque rassurant à constater la longévité de cette formation, en dépit des hiatus que connut leur carrière. Depuis le retour de Betov à la guitare à l'occasion de l'album Division Blindée (2008), le groupe semble avoir trouvé un rythme de croisière, ce en dépit de mouvements au sein de la formation. En la matière, les vétérans Dog (batterie), Phil (chant) et Betov évoluent au côté de deux jeunes bien motivés, à savoir Niklaus Bergen à la guitare et Julien ROUSSEAU à la basse (déjà présent sur l'album Ultimatum de 2014).

Album solide et fonceur, Non Serviam ne marque pas d'évolution stylistique notoire pour ADX qui évolue dans son pré carré avec force et assurance. Certains regretteront ce manque de prise de risques mais je serais tenté de leur rappeler que le moindre changement (chant en anglais sur Weird Visions en 1990), voire la moindre inflexion (production et arrangements un poil plus modernes sur Immortel en 2011), valurent au quintette des critiques acerbes. En conséquence de quoi, ADX fait du ADX et le fait bien.

Soubassement redoutable sur lequel toute l'architecture sonore repose, le jeu de batterie de Dog s'avère toujours aussi syncopé et puissant (double grosse caisse à gogo), ce qui, appliqué à des tempos souvent rapides, assure au groupe une dimension nettement Power Metal. Étiquette rendue encore plus légitime par certains riffs tranchants, lâchés par saccades, parfois aux confins du Thrash.
Heureusement, l'identité Heavy Metal classique et Speed Metal est assurée par des guitares jamais avares de plans jumeaux d'une part, de solos mélodiquement très construits d'autre part.

Et puis, ADX ne serait pas ADX sans le chant éraillé de Phil. Le bonhomme évolue dorénavant dans un registre plus grave qu'à ses débuts et ne tente plus ses fameuses incursions grinçantes dans les aigus. Mais il tente plus que jamais de moduler ses lignes de chant, avec le renfort judicieux d'arrangements (chœurs) ni superflus, ni envahissants, notamment sur des refrains mémorisables. On retrouve en outre ses textes aux thèmes souvent historiques.

Bien qu'il n'y ait pas de classique immédiatement identifiable sur Non Serviam, chaque titre possède des atouts certains qui devraient immanquablement plaire aux inconditionnels du groupe. Doté d'un son puissant et limpide, Non Serviam est un album classique et cohérent, exempt de (mauvaises) surprises, qui se bonifie au fil des écoutes successives.

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Alain
Date de publication : samedi 4 juin 2016