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10/06/2016
Everchild
DARK SUNS
 
En 2011, DARK SUNS avait conquis nos cœurs avec son magnifique quatrième album Orange (relisez la chronique ici cliquez ici et, surtout, procurez-vous cet album). Après une œuvre aussi complète, tout groupe raisonnable prend du champ pour laisser mûrir la suite afin de prendre un nouvel élan et d'éviter la redite. Autre écueil à éviter : tourner le dos à ce qu'on a créé de mieux, juste histoire de contourner l'obstacle. Avouez que ce double défi peut paraître insurmontable.

Sauf que DARK SUNS semble en mesure de relever tous les défis. En l'espace de cinq ans, la formation s'est quelque peu réinventée, notamment en ouvrant son personnel. Dorénavant, le groupe comprend un batteur à part entière, ce qui permet à Niko KNAPPE de se consacrer uniquement au chant, lui qui jusqu'à présent cumulait les deux fonctions. De surcroît, ont été embauchés un saxophoniste et un trompettiste qui apportent par moments des effluves jazzy parfaitement intégrées.

Mais ce n'est pas tant l'apport de nouveaux musiciens qui fait la différence entre Everchild et le reste de la discographie du groupe. Du point de vue du style, il semblerait bien que DARK SUNS ne gravite plus dans la galaxie du Metal, fût-il progressif. Le groupe conserve une complexité au niveau des rythmiques et des arrangements riches qui le rattache pour partie à l'univers du Rock progressif. Par contre, les guitares saturées et les passages énervés ont globalement cédé le pas, permettant ainsi le développement d'ambiances encore plus nuancées, gorgées de mélodies mélancoliques absolument superbes. N'ayant plus rien à prouver en matière d'intensité et de puissance, la formation privilégie l'émotion pure, d'où l'usage fréquent de synthé, de piano, de guitares en son clair, d'un chant presque caressant. Dorénavant, DARK SUNS rayonne dans les parages de RADIOHEAD, ANATHEMA ou Steven WILSON. La présence d'un titre bonus, à savoir une reprise du titre Yes, Anastasia de la chanteuse Tori AMOS (qui figurait sur son second album, Under The Pink, sorti en 1994) constitue un indice supplémentaire de cet usage assumé de la liberté artistique.

Pour qui n'aurait pas compris le prix inestimable de la liberté, l'évolution que dénote franchement Everchild pourra paraître dérangeante. J'y verrai plutôt le signe d'un groupe qui peut tout se permettre sans rien perdre de sa qualité d'écriture ni de sa sensibilité dans l'interprétation (la production et le mixage parfaits ne gâtant rien). Vous aurez sûrement compris que Everchild est avant tout un album magnifique.

Vidéo du titre Everchild ici : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 10 juin 2016