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21/07/2016
Aita's sentence
ETRUSGRAVE
 
Ce troisième album studio le confirme, ETRUSGRAVE a décidé d'emprunter le voie du Heavy Metal traditionnel et se tient donc à l'écart de toutes les tendances et autres chapelles qui pullulent dans le Metal. Un classicisme qui n'exclue pas le plaisir et le talent, bien au contraire. Car, sans artifices ni effets de manche inutiles, le quartette livre un album attachant dont je vous propose de découvrir les ingrédients.

Même si le tempo demeure majoritairement médium, le bassiste prend soin d'aligner des lignes à la fois épaisses et souples, tandis que son jeune collègue batteur fait un usage intelligent de la double grosse caisse, bien loin des outrances systématiques propres au Power Metal. Une telle assise à la fois puissante et mobile permet au guitariste de lâcher des riffs austères, clairement assénés et exposés et surtout de placer de superbes solos nourris d'influences néo-classiques. Mais là encore, il ne faut pas s'attendre à du dévalage de manche mais bien à une approche construite, privilégiant la mélodie et le feeling, comme savait si bien le faire Ritchie BLACKMORE au sein de RAINBOW.

Autre élément phare de l'identité de ETRUSGRAVE, le chant très 80's de son chanteur Tiziano. Le gaillard parvient à moduler des lignes de chant impeccables, oscillant en permanence entre le médium et des aigus parfaitement tenus. Ce chanteur est incontestablement un grand technicien, qui sait de surcroît insuffler de la passion dans ses interventions.

Quant aux compositions, elles sont très classiquement structurées autour des riffs et des lignes de chant. Leur durée pour l'essentiel supérieure à sept minutes permet au groupe de diversifier les séquences et les ambiances, avec un rendu épique réussi. S'il fallait absolument évoquer quelques noms permettant d'établir des comparaisons, on citerait IRON MAIDEN, FATES WARNING et surtout VIRGIN STEELE (sans le maniérisme outrancier un brin envahissant !).

Concluons en saluant l'effort réalisé par le groupe pour diversifier son domaine conceptuel puisque, faisant honneur à son patronyme, il se réfère à la mythologie étrusque, Aita étant le dieu des Enfers de cette civilisation éclipsée par la notoriété séculaire de Rome.
Alain
Date de publication : jeudi 21 juillet 2016