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21/09/2016
E.v.o.
ALMAH
 
L’Âge du Verseau. Une époque plébiscitée par les adeptes du mouvement New Age. Une ère qui, paraît-il, est celle de l’éveil des consciences et d’un retour de la sagesse. Une période temporelle agitée sur le plan des énergies cosmiques. Un laps de temps qui met en lumière nos contradictions, nos peurs, nos doutes, nos ténèbres intérieures. Pour une meilleure compréhension de nous-mêmes, de la façon dont nous fonctionnons. Pour nous amener à choisir les meilleures voies pour nous-mêmes, pour le monde qui nous entoure. Pour agir consciemment et créer un futur plus serein. Après moult remous, moult conflits internes et externes. Grâce à nos guides universels.

Voilà le thème pour lequel Edu FALASCHI a opté sur ce désormais cinquième album de sa formation personnelle. Un sujet qu’il décrit comme étant le plus optimiste de toute sa carrière solo, ce qui se ressent, d’ailleurs, sur cet E.V.O. positif et plutôt joyeux, contrairement à ses deux dernières réalisations, Motion et Unfold, le premier évoluant dans un power metal à l’accent thrashy prononcé, le second possédant une aura plus nostalgique mais plus mélodique que son prédécesseur.

Le concept de ce nouvel opus est le résultat matériel des interrogations légitimes d’Edu vis à vis du monde dans lequel nous vivons, du regard qu’il a porté ces dernières années sur l’évolution de l’Humanité. Et qu’il a finalement retranscrit sur papier, puis musicalement. Et comme l’Âge du Verseau est synonyme d’émergence de conscience purifiée, de haute spiritualité et, donc, de retour de la sagesse inhérente à chaque être humain, il est naturel que les compos suivent ce schéma du renouveau constructif. Il faut beaucoup de courage pour aborder cette vaste thématique sans tomber dans un discours sectaire. Edu a réussi à en raconter toutes les facettes en évitant cet écueil.

C’est, donc, avec une oreille circonspecte que j’ai entamé l’écoute et l’étude de ce concentré de positivité, étant moi-même dans une démarche spirituelle. Et là, pas de doutes, Edu nous a bien pondu son hymne à la Joie. Dès le 1er titre, l’éponyme Age Of Aquarius, le musicien brésilien et ses collègues nous amènent dans un univers zen au travers de mélodieux chants d’oiseaux, qui me rappellent instantanément les ouvrages phonographiques de la collection DAN GIBSON’S SOLITUDE, particulièrement l’album Songbirds By The Stream, et ceux des Sons De La Nature Française, avant de se laisser bercer par une tendre voix féminine, laissant rapidement place à celle du joyeux lutin sud-américain, soutenue par une guitare, un violon et un piano acoustiques puis montant crescendo progressivement pour découvrir l’arrivée de tous les instruments, interprétant ici une pièce vigoureuse et pleinement dynamique, dont certains plans rappellent les chefs d’œuvre d’ANGRA, Rebirth et Temple Of Shadows, surtout au niveau de quelques breaks bien particuliers que vous n’aurez aucun mal à reconnaître. Tout comme pour les soli caractéristiques. En même temps, Edu a été pendant 14 longues années l’un des compositeurs de son ancienne formation, avec les virtuoses de la six cordes Kiko LOUREIRO (MEGADETH, ex-ANGRA) et Rafael BITTENCOURT. Point d’étonnement il n’y aura, donc.

Ces clins d’œil sont d’ailleurs nombreux sur E.V.O., comme si le blondinet à la voix de velours souhaitait faire le lien avec ses tous débuts dans ANGRA, qui font écho à la nouvelle ère (Nova Era) décrite à la fois sur Rebirth et E.V.O., mais de deux manières différentes, tout en restant ancrée dans la Lumière, l’Espoir et la Douceur. Ces allusions musicales sont entrecoupées de parties tantôt plus personnelles tantôt plus classiques, plus ou moins longues, qui piochent à la fois dans le metal mélodique (Higher) et le bel canto mais également dans des styles plus modernes tels que la musique électronique à la HELALYN FLOWERS, la pop mainstream à la Katy PERRY (Infatuated), le rock-pop à la MUSE (Speranza), le metal industriel (Final Warning), le hard rock à la KOTIPELTO (Indigo) et le groove metal (Corporate War), le tout se mariant parfaitement bien grâce à l’alchimie entre les musiciens et à la formidable capacité d’Edu à intégrer la diversité dans son ensemble. L’Âge du Verseau nous concerne tou.te.s, peu importe nos origines ou nos goûts artistiques et, de ce fait, E.V.O. incarne musicalement la somme de toutes les individualités existantes sur Terre. Pas n’importe lesquelles, toutefois, uniquement celles qui permettent à l’Humanité d’évoluer favorablement grâce aux qualités importantes, voire suprêmes, que sont l’Amour, l’Empathie, la Compassion, l’Ecoute, la Créativité, la Joie, l’Optimisme, la Sagesse et l’Ouverture d’Esprit.

Concrètement, E.V.O. ne peut laisser personne indifférent(e), tant musicalement que textuellement. Cette cinquième offrande d’ALMAH est comme une poupée russe comportant plusieurs concepts en un seul, reliés les uns aux autres par une trame bien distincte qui est l’histoire originelle, celle de la période agitée mais nécessaire que nous vivons. Comme une notice d’utilisation nous permettant de mieux cerner la façon dont nous devons agir en cette ère d’éveil de la Conscience planétaire, E.V.O. nous amène à mieux considérer la Vie et les épreuves auxquels chacun.e d’entre nous doit faire face pour évoluer et atteindre l’Illumination, qui est un mélange idéal de Paix Intérieure et de Partage. Dans tous les cas, même si nous pouvons nous trouver au bord du gouffre, comme le suggère Edu FALASCHI d’un ton chaleureux et compatissant sur Infatuated, nous devons toujours nous rappeler que nous ne sommes pas seul.e.s et que des « anges » veillent toujours sur nous, qu’il s’agisse de membres de notre famille, de certains de nos ami.e.s ou d’autres personnes, peu importe si elles sont toujours en Vie ou non. D’où le message d’espoir délivré par le chanteur sur E.V.O., ceci afin d’apporter de l’apaisement et de la confiance pour la génération présente et celles à venir. Quitter ANGRA a été une décision certes courageuse mais extrêmement judicieuse pour Edu, car je le ressens plus épanoui que jamais auparavant et, conséquemment, ALMAH a, pour moi, réalisé là son meilleur album à ce jour. E.V.O. est comme un médicament qui soigne tous les maux, un remède à la morosité ambiante, une gomme qui efface les idées noires. La première écoute arrive déjà à nous arracher un sourire et les mélodies se retiennent aisément et je me suis surprise à chantonner certains titres quelques heures après les avoir découvert. Ce qui prouve bien, mais est-il besoin de le préciser, que cet opus risque d’être considéré comme une pierre majeure non seulement dans la discographie de la formation brésilienne ou dans la carrière d’Eduardo FALASCHI, mais aussi de la scène power metal. Tout comme le Master Creator de SINBREED, E.V.O. est la bouffée d’air frais que nous attendions depuis longtemps dans ce climat délétère international pour nous remémorer que même quand tout semble tourner au vinaigre il y a toujours quelque chose qui tourne bien rond (n’est-ce pas, Galilée ?). Tel un alchimiste, Edu a réussi à transformer les émotions négatives qui plombent l’existence et à les transcender pour les parer d’une robe dorée qui reflète Amour et Bonté, tout comme les enseignements bouddhiques et les conférences de Matthieu RICARD. E.V.O. tombe à pic pour nous réjouir un max et nous dévoiler un Edu plus sûr de lui et plus enjoué. Cette cinquième rondelle est une claque tant sur le plan technique, – chapeau bas aux quatre zicos qui accompagnent Edu !! -, que spirituel. La production signée Tito FALASCHI, frangin du frontman, et Damien RAINAUD est clinquante, aussi vive qu’une vipère heurtante. Elle met magnifiquement en valeur chaque morceau avec une rondeur appréciable. Tout comme cette superbe pochette, made in ARTSIDE DIGITAL STUDIOS, qui représente le jardin d’Eden, celui qu’aurait pu être notre planète si l’Humanité avait fait des choix plus raisonnables et durables, moins égocentriques et matérialistes. E.V.O. est une révélation réconfortante dans cette période troublée, un phare qui irradie sa Lumière pour guider les naufragés à travers les ténébreuses tempêtes. Franchement, j’ai adoré et je ne m’en lasse pas. E.V.O. est un pur concentré de Bonheur.

Line-up :

Edu FALASCHI (chant, guitares, claviers)
Marcelo BARBOSA (guitares)
Diogo MAFRA (guitares)
Raphael DAFRAS (basse)
Pedro TINELLO (batterie)

Equipe technique :

Tito FALASCHI (enregistrement, production)
Damien RAINAUD (mixage, mastering)
ARTSIDE DIGITAL STUDIOS (artwork, design de la pochette)

Studios :

Enregistré au studio IMF, São Paulo (Brésil)
Mixé et masterisé au studio Mix Unlimited, Los Angeles (USA)

Tracklist :

1) Age Of Aquarius (7:13)
2) Speranza (4:55)
3) The Brotherhood (4:41)
4) Innocence (4:35)
5) Higher (5:09)
6) Infatuated (4:05)
7) Pleased To Meet You (4:24)
8) Final Warning (4:13)
9) Indigo (3:46)
10) Corporate War (4:19)
11) Capital Punishment (4:00)

Temps total : 52 minutes

Date de sortie :

23 septembre 2016

Age Of Aquarius : cliquez ici





神の知恵
Date de publication : mercredi 21 septembre 2016