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05/10/2016
Pathetic divinity
MERCYLESS
 
La toute première fois que j'ai écouté MERCYLESS, c'était en 1990, à l'occasion de la sortie du 45 tours Vomiting Nausea / No Theory. Le groupe s'appelait encore MERCILESS, autant dire une autre époque. Après quoi, les deux premiers albums, Abject Offerings (1992) et Coloured Funeral (1993) m'avaient particulièrement bien plu, par leur Death Metal fougueux, mâtiné de Thrash brutal. J'avoue sans honte que je n'avais pas prêté attention à la reformation du groupe dans les années 2010, passant à côté de l'album Unholy Black Splendour et du EP Blast From The Past.

Du coup, la découverte de Pathetic Divinity fait office de retrouvailles heureuses. En fait, MERCYLESS n'a pas changé, totalement fidèle à une démarche sincère et viscérale consistant à propulser un Death Metal ô combien frondeur et rageur (assez fidèle à ce qui faisait l'attrait de MORBID ANGEL à ses débuts), sans oublier ces incises relevant du Thrash le plus carré (comprendre à la SLAYER, bien sûr). Les compositions sont courtes, concises, l'interprétation du groupe va droit à l'essentiel, délaissant les mille et unes tendances plus ou moins modernes qui traversent désormais le Death Metal. On est même surpris de cet aspect agressif et massif, tout entier incarné dans les vocaux possédés de Max OTERO.

Cependant, pour brutal et trépidant qu'il soit, le Death Metal pratiqué par MERCYLESS n'en demeure pas moins redoutable de précision, à la fois vibrant et millimétré. Qui plus est, les guitares entrelardent des rythmiques furieuses de solos crissants et de plans aux mélodies sauvages, évitant ainsi que l'album ne sonne trop monochrome.

En fait, MERCYLESS vient de nous signifier avec maîtrise et colère que la tradition, ça a du bon. Vous serez gentils de ne pas confondre pratique de la tradition et passéisme, la vivacité des vétérans de MERCYLESS faisant office de manifeste. Et puis il faut tout de même rappeler que MERCYLESS a synthétisé son style au tout début des années 90, quand le Death Metal était encore jeune, qu'il ne demandait qu'à se définir dans le sillage des précurseurs. Donc, toute nostalgie mise à part, MERCYLESS a toute sa place dans la scène actuelle et a toute ma bénédiction pour continuer à distribuer des coups de boule aussi jouissifs.

Ecoutez l'album ici : cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 5 octobre 2016