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30/10/2016
Hollow earth tour
GLITTER WIZARD
 
Les cinq Californiens qui composent GLITTER WIZARD semblent être de doux dingues comme on les aime. Sur la pochette de leur premier album, Solar Hits (2011), ils posaient en tenues médiévales farfelues, à mi-chemin entre l'adaptation cinématographique par PASOLINI des Contes de Canterbury et les MONTY PYTHON de Sacré Graal. Sur celle de Hunting Gatherers (2012), ils étaient grimés en hommes préhistoriques de pacotille. Le visuel de Hollow Earth Tour, plus stylisé et moins grotesque (juste une photo live incrustée dans une sphère) ne doit donner aucun espoir : les photos de presse donnent à voir cinq types chevelus, l'air défoncé, attifés comme si la troupe de HAWKWIND dans les 70's avait fusionné avec TURBONEGRO.

Tout n'est pas affaire de look mais, en l'occurrence, voilà qui donne un aperçu de plusieurs des paramètres fondamentaux propres à GLITTER WIZARD : psychédélisme, excentricité, versatilité, assurance. Du point de vue du style, on trouve sur plusieurs morceaux un goût affirmé pour le Hard Rock nerveux et direct, tel que le pratiquaient DEEP PURPLE Mark II (sur des titres comme Black Night, Fireball), URIAH HEEP (Easy Livin', Bird Of Prey, Look At Yourself) ou GILLAN (Unchain Your Brain) : c'est très percutant et efficace, tant les guitares riffent sèchement, soutenues par une section rythmique tendue et rehaussées par un orgue qui apporte des couleurs complémentaires. La présence d'harmonies vocales justifie également que l'on cite la seconde formation (écoutez Mycelia pour comprendre). A d'autres moments, on relève des riffs impitoyables et une basse volubile à souhait, ce qui évoque un BLACK SABBATH avec un son plus Hard que Heavy.
Dans ses moments les plus fulgurants et énervés, on sent poindre une énergie voisine du Punk, comme sur Scales où on croirait entendre le jeune Iggy POP feuler sur une composition tirée du premier DAMNED (le tout avec de l'orgue !).

La part psychédélique prend sa source dans cet orgue trouble très présent, dans les différents bruitages qui zèbrent le fond sonore (on pense bien sûr à HAWKWIND), dans les plages moins Hard et plus étirées, dans ce recours à la wah wah qui densifie les solos de guitare, dans les moments acoustiques (magnifique instrumental Sightseeing With Admiral Byrd), dans les arrangements ponctuels (saxophone sur Fungal Visions, cordes sur le final de UFOLSD).
Sur les deux compositions les plus étendues (dépassant les sept minutes), à savoir Death Of Atlantis et Scales, la présence de plages presque pastorales et les structures imbriquant plusieurs séquences renvoie au Rock progressif.

Au bout du compte, GLITTER WIZARD agence avec beaucoup d'à propos son côté terre à terre et musculeux d'une part, ses apports plus colorés de l'autre, le ciment de cet ensemble a priori hétéroclite étant ni plus ni moins que la forte personnalité de GLITTER WIZARD.
Alain
Date de publication : dimanche 30 octobre 2016