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07/01/2017
A waltz for apophenia
A DREAM OF POE
 
Fin 2015, le second album des Portugais A DREAM OF POE, An Infinity Emerged, avait retenu favorablement notre attention par son option très mélodique du sous-genre Doom Death (relire la chronique ici : cliquez ici). Son successeur, A Waltz For Apophenia, emprunte à nouveau des chemins analogues, avec une maîtrise accrue.
On retrouve donc des compositions privilégiant une longueur relative (entre six et dix minutes) et des tempos lents. Inévitablement, cela permet d'installer des ambiances qui incarnent l'implacable temps qui passe et nous mène au trépas. Les riffs sont massifs, souvent tordus, la section rythmique martèle de manière austère, quelques vocaux caverneux se font sporadiquement entendre. Autant d'ingrédients qui constituent la face la plus noire et la plus lourde de A DREAM OF POE.

Pourtant, l'essentiel est ailleurs car A DREAM OF POE mise plus que jamais sur la limpidité et sur la mélodie afin de mettre en exergue la mélancolie gothique de son répertoire. Pour cela, le groupe multiplie les procédés. Tout d'abord, le chant est très majoritairement en registre clair, exprimant la douleur et la tristesse sans jamais verser dans le pathos, sans excès de puissance mais en ayant plutôt recours à de sobres modulations suffisamment expressives. Ensuite, les guitares solos construisent posément leurs interventions, avec un souci constant de mélodie et de feeling douloureux. Claviers et guitare acoustique complètent fréquemment le paysage, sans oublier de nombreux et pertinents arrangements variés (traces de chant féminin, effets...).

Immanquablement, on ressent engourdi par l'écoute de cet opus qui se conforme de bout en bout à un programme dépressif que le classicisme et la clarté d'exposition permettent de rendre attrayant.

Ecoute (visuelle) de l'album : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 7 janvier 2017