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15/04/2017
Blackbird
THE RIVEN
 
En provenance de Londres, voici quatre jeunes gens, soit trois musiciens et une chanteuse. Fringués à mi-chemin entre les 70's et le grunge, nos jeunes corbeaux s'adonnent aux joies du Rock rétro, fortement inspiré par la décennie magique 1965-1975. Bon, a priori, un certain nombre d'entre vous devraient souffler en pensant que les formations rétro commencent à pulluler comme moustiques autour d'un marais. Je leur concède que cette vogue peut lasser mais je leur rappelle que tout groupe doit avant tout être évalué en fonction de ses capacités.

Or, des capacités, THE RIVEN en a plus qu'il ne faut ! Et le prouve avec cinq titres auto produits tout à fait convaincants. Saluons d'emblée les qualités de présentation : les sujets de l'artwork sont éculés mais l'exécution est soigné et production et mixage assurent un clair et pêchu complètement adéquat.

Musicalement, le groupe pratique un Hard Rock énergique, riche en groove et en effluves bluesy et soul, assis sur un jeu de batterie nerveux (Olof AXEGARD aux baguettes) et un gros son de basse (Max TERNEBRING), la guitare de l'excellent Arnau DIAZ lâchant des riffs tendus et multipliant les interventions en solo nerveuses, incisives entre les exercices funambulesques d'un HENDRIX (en plus concis toutefois) et le son Blues Rock épais d'un Paul KOSSOFF (FREE, BACK STREET CRAWLER).

On retiendra surtout le chant de Charlotta EKEBERGH, ample, modulant entre un registre médium chaud et des poussées plus hautes, avec de temps à autre des rugissements maîtrisés. Expressives mais sans excès, les lignes de chant variées de Charlotta transcendent le classicisme des compositions, au même titre que le plaisir de jouer et l'énergie bien palpables. Riche de ses expériences précédentes (avec LIMB TO LIMB ou dans le duo acoustique de reprises Charlotta & Arnie), elle injecte un feeling poignant, une facette pas forcément typée Hard, qui me rappelle les débuts de Pat BENATAR mais plus sûrement l'immense Maggie BELL (STONE THE CROWS).

Si les styles abordés sont somme toute classiques (Boogie sur Tower, ballade bluesy et heavy sur Blackbird), il faut souligner la capacité d'écriture du groupe qui sait d'ores et déjà forger des mélodies solidement charpentées qui vous trottent dans la tête aussitôt entendues. Faîtes l'expérience avec Ain't No Doctor et One Last Time, vous m'en direz des nouvelles.

C'est entendu, nos quatre jeunes gens possèdent un gros potentiel et je ne serais pas étonné qu'ils soient rapidement signés sur un label qui leur permettra de se frotter à l'exercice du premier album. BLUES PILLS va avoir une forte et belle concurrence !

Vidéo de One Last Time : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 15 avril 2017